Voyage du pape en France : le grand signe de Marseille

Lumière. Bleu du ciel et de la mer. Blanc du pape. Pureté de moments d’exception. Les images retransmises à la télévision ne trompaient pas : il s’est passé quelque chose d’incroyable à Marseille il y a une semaine. Ces journées vécues sous le manteau de la Vierge Marie ont eu la saveur de la surprise. Qui en effet savait que ce voyage durerait autant de temps ? Chacun avait intégré le passage éclair et quasi privé du pape qui ne voulait pas s’attarder en France. Pas beaucoup d’informations à l’inverse pour nous détromper. Finalement, l’on apprend tardivement que ce sera un vrai voyage. Pas vraiment d’État. Mais dans les faits, si ! Quelqu’un sur place me rapporte d’ailleurs que beaucoup de choses se sont préparées “à l’arrache !”, “comme toujours à Marseille !” Chapeau bas !
Le scintillement marial
Me voilà donc, étonnée, derrière mon écran dès vendredi. L’arrivée du pape François dans un cortège joyeux et populaire des Marseillais au rendez-vous, les voitures descendant l’avenue dans ce soleil généreux ont planté très vite le décor. Il y avait comme un rayonnement, un scintillement permanent grâce au soleil. Je me suis dit alors naïvement : “Le pape, c’est le pape !”. Et le monde entier le saura une fois de plus en ce mois de septembre 2023.
La France de Notre-Dame incendiée, la France post-covid est morose, traversée comme jamais par des puissances de mal. Pourtant en ces jours de grâce, elle renoue avec ce qu’elle a de meilleur, se souvient de sa vocation parmi les nations. Elle accueille le successeur de Pierre qui détient les clés du Royaume. Et elle le fait dans sa haute vocation de nation particulièrement visitée et protégée par la Vierge Marie, “qu’ici nous appelons la Bonne Mère” dira dans ses mots de bienvenue le cardinal Aveline ; Vierge Marie dont les catholiques croient qu’elle est ce “grand signe dans le ciel” des derniers temps comme le rappelle le livre de l’Apocalypse au chapitre 12 ! Le pape redira l’importance de la prière, celle du rosaire et celle de l’adoration.
Le Sacré Cœur
Mais ce n’est pas tout. Le Sacré Cœur n’est pas oublié. L’archevêque de Marseille rappelle que “Le diocèse de Marseille fut le premier au monde a être consacré au Sacré Cœur de Jésus.” Un réceptacle en forme de cœur sera d’ailleurs offert au pape. Pendant tout le voyage on convoque nos grands saints, de saint Vincent de Paul à st Charles de Foucauld, à ste Thérèse de Lisieux. Le rappeler ainsi fortifie tellement !
À Notre-Dame-de-la-Garde, après les Ave Maria revigorants, on entend du psaume 44 “tu aimes la justice, tu réprouves le mal”, du livre de Sophonie “il a écarté tes ennemis… ne laisse pas tes mains défaillir”.
Puis ce fut la prière depuis le mémorial dédié aux perdus en mer, marins et migrants, “immense cimetière où seule est ensevelie la dignité humaine”, “vies brisées, anéanties”. Dans la lumière de fin de journée, sous l’égide de la croix camarguaise, le crime des passeurs n’est pas tu comme celui de ne pas porter secours aux naufragés. Il n’y a rien ici qui ne soit que très catholique. Comme le sera la mise en garde le lendemain de la “perspective faussement digne d’une mort douce” de la loi euthanasie qui vient. Rosaire, adoration, charité.
Plus qu’incroyable, prophétique
Et me vient ce verset du Cantique des cantiques, tellement entendu dans ma jeunesse : “Qui est cette femme qui paraît comme la lumière du jour. Elle est aussi belle que la lune, aussi brillante que le soleil, terrible comme une armée au combat.” Enveloppé du manteau marial, le pape, s’appuyant sur une canne, s’appuyant sur le bras du Président de la république, en fauteuil roulant, n’a jamais été aussi fort, avance des paroles de combat. Enveloppé, il n’est pas seul.
Le samedi, ce fut la messe au stade Vélodrome. La fidélité aux trois blancheurs de Don Bosco étaient ainsi réunies, l’Eucharistie, la Vierge Marie, le pape. L’Évangile de la Visitation avec en son cœur la rencontre de deux femmes enceintes résonne plus fort que jamais avec le “tressaillement” de Jean-Baptiste dans le sein d’Élisabeth. “L’expérience de la Foi provoque avant tout un tressaillement devant la vie.” rappellera le pape dans son homélie. Avant de stigmatiser “le tragique rejet de la vie humaine qui est aujourd’hui refusée à nombre de personnes qui émigrent, à nombre d’enfants qui ne sont pas encore nés, et à nombre de personnes âgées abandonnées.” ! La dignité de la personne humaine de sa conception à sa mort naturelle, encore et encore martelée. Que ceux qui ont des oreilles entendent !
Qui l’eût cru ?
Qui eût cru que ce voyage aurait une telle ampleur ? Le pape, cardinaux, évêques et prêtres eux-mêmes le pressentaient-ils ? Pas sûr. C’est la surprise marseillaise. C’est la surprise française. C’est surtout la surprise mariale. Le manteau de la Vierge Marie a ceint ce voyage d’une tendresse et d’une force particulières. Malgré nos pauvretés. Malgré nous. Malgré eux. La lumière de la vérité christique, le bleu et blanc marial, la foi papale, tout a joué comme un rôle exorcisant, prophétique. Oui, qui l’eût cru ? Personne ! C’est le signe de l’Esprit Saint. Quand la Vierge Marie est présente, l’Esprit Saint accourt !
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POINT DE VUE « La révolution invisible du Pape François à Marseille » par Pierre Barnérias