Par

Repos dominical : que le monde d’après ne soit pas pire que le monde d’avant !

repos
Photo : Copie d’écran.
Fin de l’Office des Ténèbres en l’église Sainte-Marie des Fontenelles de Nanterre. Un seul cierge reste allumé. “Toute l’espérance de l’humanité est concentrée dans le cœur de la Vierge Marie” a conclu Mgr Rougé.

Alors que le déconfinement paraît encore loin, certains se plaisent à penser le monde d’après pire que le monde d’avant. Sans légitime repos. Ne tireraient-ils donc, ces insensés, aucune leçon du tragique qui se joue actuellement dans cette période de pandémie mondiale ?

L’ironie est d’autant plus forte que le président du MEDEF choisit ce samedi saint pour envisager de mettre à mal le repos des salariés. Invitons respectueusement Geoffroy Roux de Bezieux à lire ci-dessous ce que la liturgie des Heures propose aux fidèles le samedi saint, aujourd’hui donc, lors de l’Office des Ténèbres.

Grand sabbat

C’est le jour de l’année où le Christ inaugurant la nouvelle alliance obéit pourtant à l’ancienne loi, se repose effectivement le septième jour dans le saint tombeau, se repose de la grande œuvre de la Croix qui fait toute chose nouvelle.

Il est d’ailleurs remarquable de voir que ces vues sont exactement l’inverse de ce que proposait le père Pierre-Alain Lejeune dans son si beau texte qui a fait récemment le buzz : “Et après ?

“Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s’arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.”

La chapelle du Saint-Suaire rouverte au public - 2 octobre 2018 ...

Et pour mieux entrer dans le “grand silence sur la terre”, dans “la solitude” du “Roi qui sommeille”, associons-nous à la méditation qui aura lieu à 17h devant le suaire de Turin, “l’Icône du Samedi Saint” comme le disait Benoît XVI, et qui sera diffusée sur KTOTV. Espérons qu’alors certains yeux se dessilleront…

***

Lecture : Hâtons-nous d’entrer dans le repos de Dieu (He 4, 1-13)

Craignons, tant que demeure la promesse d’entrer dans le repos de Dieu, craignons que l’un d’entre vous n’arrive, en quelque sorte, trop tard. Certes, nous avons reçu une Bonne Nouvelle, comme ces gens-là ; cependant, la parole entendue ne leur servit à rien, parce qu’elle ne fut pas accueillie avec foi par ses auditeurs. Mais nous qui sommes venus à la foi, nous entrons dans le repos dont il est dit : Dans ma colère, j’en ai fait le serment : On verra bien s’ils entreront dans mon repos !

Le travail de Dieu, assurément, était accompli depuis la fondation du monde, comme l’Écriture le dit à propos du septième jour : Et Dieu se reposa le septième jour de tout son travail. Et dans le psaume, de nouveau : On verra bien s’ils entreront dans mon repos ! Puisque certains doivent encore y entrer, et que les premiers à avoir reçu une Bonne Nouvelle n’y sont pas entrés à cause de leur refus de croire, il fixe de nouveau un jour, un aujourd’hui, en disant bien longtemps après, dans le psaume de David déjà cité : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur.

Car si Josué leur avait donné le repos, David ne parlerait pas après cela d’un autre jour. Ainsi, un repos sabbatique doit encore advenir pour le peuple de Dieu. Car Celui qui est entré dans son repos s’est reposé lui aussi de son travail, comme Dieu s’est reposé du sien. Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos-là, afin que plus personne ne tombe en suivant l’exemple de ceux qui ont refusé de croire.

Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. Pas une créature n’échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, soumis à son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes.

***

Lire sur le site du saint-Siège la méditation du Pape Benoît XVI devant le suaire de Turin, en mai 2010.