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Reconnaissance de la GPA : l’amendement “fogiel” voté de nuit ?

GPA

On ne peut pas ne pas y être ! Dimanche prochain, 6 octobre, il ne doit manquer personne. Dès novembre 2012, dès la première manifestation, la mobilisation  contre la loi Taubira du mariage pour tous lançait une défense puissante de la filiation humaine. Pourtant, la foule fut stigmatisée et humiliée, qualifiée d’homophobe. Maintenant que tout advient, exactement comme nous l’avions dit, prouvons ce 6 octobre, à peine sept ans après, que ce n’était  justement pas de l’homophobie mais une inquiétude véritable. Marchons donc pour les enfants de demain.

La GPA reconnue de fait

Comme pour le repos dominical, où une députée UMP avait porté de nuit un amendement félon, que les défenseurs du repos dominical avaient rapidement nommé amendement confokea tant il était de circonstance et bienvenu pour les enseignes Conforama et Ikea, nous nous réveillons ce matin avec l’annonce qu’un amendement voté de nuit par une poignée de députés, porté par Jean-Louis Touraine, reconnaît les enfants nés par GPA à l’étranger.

Amendement contre l’avis du gouvernement ? Vraiment ?

Tout le monde joue les surpris ! Mais rien de plus feint ! Dès le 23 juin, je disais sur twitter mon inquiétude. Et l’on ne me fera pas croire que tout cela n’a pas été prémédité de longue date. On a bien planché à l’ombre ! Quel nom alors donner à cet amendement de circonstance ? Du nom de celui qui a écrit un livre en 2018 en plein débat qui s’annonçait ? dans un timing parfait ? du nom de celui si puissant dans les médias ? L’amendement “fogiel” ? (1)

Il vient en tout cas comme couronner des États généraux de bioéthique piétinés, des votes parlementaires brigandés. Cette loi sera une tache indélébile sur ce gouvernement. Honneur aux députés qui s’y sont opposés !

I have a dream… Faisons un rêve avec Mgr d’Ornellas : que cette loi soit retirée au lendemain du 6 octobre !

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(1) Les médias citent de préférence l’affaire Menneson sans aucune référence à Marc-Olivier Fogiel mais nous ne sommes pas dupes.

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Lire sur le site d’Aleteia l’itinéraire de la manifestation Marchons Enfants !

Lire sur le site du Huffington Post : “La reconnaissance de la filiation des enfants nés par GPA votée par surprise à l’Assemblée

Lire sur le site de Valeurs actuelles : Joachim Son-Forget sur la PMA : “Voulons-nous réellement des enfants qui naissent sans savoir d’où ils viennent ?”

Lire sur le compte Facebook de Philippe de Saint-Germain

OSER S’OPPOSER
On a beaucoup glosé sur les différentes façons dont les évêques ont invité les catholiques de France “à manifester” ou à “se manifester”. On a pu y voir des nuances ou des changements de pied (pas de clercs ?). En réalité, ces différences sont légitimes et normales, dans la mesure où l’appréciation des moyens d’agir ou de s’exprimer, dans la sphère politique qui est relative, n’est pas de leur ressort en tant que pasteurs. Les évêques sont dans leur rôle en défendant la dignité de l’homme et ses principes, d’une manière claire et nette. Le problème serait qu’ils ne soient pas clairs dans la défense des principes. Dans l’ordre de l’action, ils n’ont pas d’instructions à donner. Ainsi, un évêque peut appeler les catholiques à réagir en (se) manifestant, sans manifester dans la rue lui-même. De leur côté, les fidèles sont dans leur rôle en jugeant des meilleurs moyens d’agir pour servir le bien commun, y compris en recourant, avec prudence, à une certaine forme d’opposition et de combat politiques, dès lors qu’il s’agit d’affronter un mal fait à autrui (cf. St Thomas, IIa IIae, q. 108). Car c’est bien de cela qu’il s’agit avec le projet gouvernemental de révision de la loi de bioéthique, ce qu’explique le père Laurent Stalla-Bourdillon, du diocèse de Paris :

“Les évêques de France ont signé unanimement des déclarations qui ne permettent aucun doute sur leur opposition. Attentifs, avec sagesse, à ne pas laisser l’Église être instrumentalisée dans le jeu des rapports de force politiques, ils n’ont pas pour autant entendu ainsi dispenser ou dissuader un membre de l’Église de prendre part aux débats. C’est sur les motifs de leurs inquiétudes que devrait porter notre attention, non sur la crainte des sentences médiatiques qui voudront disqualifier une manifestation sans regarder aux raisons qui y conduisent.”

Philippe de Saint-Germain