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Père Jerzy Popiełuszko : Le mensonge et l’injustice du travail le dimanche

Jerzy Popiełuszko
Relique du Bienheureux Père Popiełuszko
Basilique San Bartolomeo à Rome dédiée aux nouveaux martyrs du XXe siècle. Photo H.B.

Dès 1980, était célébrée, le dernier dimanche de chaque mois, par le Bienheureux Père Jerzy Popiełuszko, jeune vicaire de la paroisse Saint-Stanislas-Kostka à Varsovie, une “messe pour la patrie”. C’est Mgr Téofile Bogutki, le curé, qui restaura cette grande tradition de la prière pour la patrie.

Avril 1983 – le dernier dimanche était le 24 avril

Texte d’évangile – (Mat. 11, 25-30)

“Je vous procurerai le repos… Vous trouverez le repos”

En ce temps-là, Jésus prit la parole: «Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. Tout m’a été confié par mon Père; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. «Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.»  

Extrait de l’homélie du père Jerzy Popiełuszko

L’injustice et le mensonge du travail le dimanche

Quand on met les travailleurs dans une situation telle que, pour entretenir une famille de quelques personnes, on les force à prendre plusieurs postes ou à travailler le dimanche, on procède au meurtre de la conscience humaine. On détruit les familles. On vole aux enfants le temps que les parents doivent leur consacrer. Un travail mérite un salaire honnête, un salaire juste. Pour gagner plus un mineur ira travailler le dimanche, au prix de la sainte messe, au prix du temps qu’il doit à sa famille, au prix de son propre repos. Sans repos, travaillera-t-il bien le lundi ? Et ce mineur, recevant pour le travail le dimanche un salaire au moins double se pose lui-même la question : « Le dimanche, je n’ai pas extrait plus de charbon que le mercredi, peut-être même moins, or, j’ai été payé plus. Quand est-ce qu’on m’a donc trompé ? vendredi ou dimanche ?

   Qui est responsable de la dégradation professionnelle de notre patrie, quand on annonce que l’on travaille bien, qu’il n’y a que des réussites alors que l’ouvrier sait très bien qu’en réalité il en va tout autrement ?

   L’effort, le travail exigent de l’ordre intérieur, des principes moraux sains et même des motivations religieuses, pour bien servir l’homme. L’économie a besoin de l’aide des forces morales.

   L’employeur doit se laisser guider par la justice. On n’a pas le droit de priver un homme de travail ou d’empêcher son avancement professionnel uniquement par qu’il professe des opinions différentes, uniquement parce qu’il est ressenti comme un remords pour la conscience d’un autre, uniquement parce que son attitude politique et morale diffère de celle qui est imposée, uniquement parce qu’il a milité activement pour Solidarité. Tout cela ne nous aide pas à nous sortir de la crise économique. J’oserais même dire que ces agissements nous y enfoncent davantage.