Par

L’échec de la prédication et la profanation du dimanche

Aujourd’hui dimanche, l’évangile selon saint Marc faisait sonner ce verset fameux et terrible “Un prophète n’est méprisé que dans son pays”. L’homélie à laquelle j’assistais, particulièrement éclairante, mettait en évidence l’idée principale : l’échec de la prédication.

Il était question de nous dans une sidérante mise en abyme : nous étions dimanche, nous étions à l’église et nous écoutions un enseignement. “Le jour du sabbat, [Jésus] se mit à enseigner dans la synagogue.” Aujourd’hui en écoutant l’évangile, cette parole était donc actuelle. Était pour nous. Comme toujours. Plus que jamais. Et l’échec de la prédication n’avait pas lieu n’importe quel jour.

Ne pas “mettre la main” sur…

En mettant l’accent sur “le jour du sabbat” le texte de l’évangile fait comprendre que la mention de ce jour n’est pas un détail, jour où l’on s’arrête pour louer et vivre la gratuité du don, précise le prêtre avec douceur et autorité. La racine du mot shabbat a d’ailleurs à voir avec le verbe “cesser”. Ce qui m’a surprise, c’est l’utilisation du mot “profanation” quand a été fait le lien entre l’échec de la prédication et le sabbat. Tellement juste ! Plus personne ne le dit mais pourtant c’est bien cela dont il s’agit. Dans un développement à la fois simple et empreint de bonté, nous étions invités à comprendre que l’homme ne doit pas mettre la main sur ce qui lui a été donné pour son bien, pour le bien de tout homme.

“Mettre la main sur”… Simple expression, accessible à tous pour avertir de la tentation si ancienne et si actuelle. À chacun de déduire surtout à l’inverse : si ce saint jour à part est respecté dans la semaine ordonnée de sept jours, nul doute que prêtres et fidèles verront la fécondité de l’évangélisation en grand.