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Le pape et le Diable : pas de plus grave dénonciation

Que n’a-t-on pas entendu ces jours-ci alors que le pape évoque « la main de Satan » à propos des auteurs de pédophilie ? Il faudrait une fois encore s’excuser d’être catholique ! Mais faute de connaître la saine doctrine, la rumeur a enflé que le pape déresponsabilisait les criminels.

Depuis le début de son pontificat, le pape ne cesse de convoquer cette figure originelle du Mal, ce père du mensonge, l’antique serpent, Lucifer déchu. Depuis le début de son pontificat le Saint-Père ne cesse d’avertir les fidèles des tentations retorses du grand Accusateur. Ce n’est pas une idée abstraite, une notion plastique et modifiable avec le temps comme notre siècle agnostique le propose. Non, c’est une réalité.

Judas, “pris par Satan”

Aujourd’hui encore, à la grotte de Lourdes, au moment où le mystère lumineux de l’Eucharistie est médité, s’élevaient vers la Mère de Dieu, des passages de l’Évangile et des méditations. Qu’avons-nous entendu ? « Avant même que Jésus célèbre la Pâque avec ses disciples, Judas, pris par Satan, avait résolu de le livrer. »… « Pris par Satan », a dit le prêtre.

Celui qui commet un péché succombe à la tentation. Le catéchisme nous le dit bien d’ailleurs qu’il faut prier pour ne pas entrer et succomber à la tentation. Dès le jardin d’Éden, on le comprend. « Derrière le choix désobéissant de nos premiers parents, il y a une voix séductrice, opposée à Dieu ». Ève est tentée par le serpent, Adam par Ève. Ils ne pèchent pas d’eux-mêmes contrairement à l’autre créature de Dieu, parfaite, libre, Lucifer, qui se révolte de lui-même. C’est ainsi que l’homme est sauvable, l’ange pas. C’est ainsi que le Christ s’incarne pour sauver l’homme du péché mais ne s’est pas fait ange pour sauver l’ange de son acte irrémissible.

Justice et miséricorde

Proclamer que la miséricorde peut tout – et nos papes successifs ont mission de l’offrir à tous à temps et à contre-temps – ne signifie pas que les actes commis soient sans gravité et irresponsables. L’Église a toujours affirmé que pour qu’il y ait péché mortel, ce péché qui nous sépare de Dieu, il fallait outre la « matière grave » « pleine connaissance et entier consentement ». En convoquant le Diable, le pape rappelle que Satan « a pris » ces hommes et que ces hommes consacrés tentés, séduits, possédés ont accepté de mettre leur liberté et leur responsabilité dans ces actes abominables. En tant que prêtre, leur pleine connaissance est telle que l’acte est gravissime, luciférien. Le pape ne peut pas condamner davantage !

Si la lumière de Dieu, Lumière de Midi, est plus grande que le cœur noir du pécheur, il n’est pas dit qu’elle supplante la justice des hommes.

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En toi j’ai mis ma confiance