Le Chant du Loup : des marins d’opérette !

J’aurais dû me méfier. J’avais attrapé une fin de phrase de Bernard Poirette sur Europe 1 qui s’en prenait avec une certaine véhémence à la distribution du Chant du Loup, le seul aux critiques négatives au milieu d’éloges dithyrambiques. Sur le coup, cela m’avait étonnée, mais n’ayant pas eu plus à entendre, je n’ai pas creusé davantage. Après avoir vu le film, j’ai compris.
On reste sur sa faim
Bien sûr, il y a la noblesse des images de la mer et de ses bateaux félins. Quelques bons passages affleurent, en cherchant bien, ceux de la récupération des nageurs de combat par exemple au début. Mais à part cela… on reste vraiment sur sa faim.
Tout cela fait un peu marins d’opérette. Déconstruire les stéréotypes a eu peut-être plus d’importance que la vraisemblance et la complexité du récit. Omar Sy, en d’Orsi révolté du Bounty, passant l’équipage en revue avec son drôle de chèche rouge, n’est pas une seule minute crédible. Le “Ce sont nos frères en face” sonne très bizarrement. Un je-ne-sais-quoi d’un laisser-aller voulu confine à une désorganisation inquiétante. Les dialogues sont d’une pauvreté affligeante, les attitudes d'”Oreilles d’or”, jouant souvent l’affreux jojo, parfois ridicules. Bref… On comprend la catastrophe de la fin. Heureusement, c’est une fiction !
Il ne suffit pas de dire “On n’est pas des danseuses”
J’en ai vu des films de guerre et de sous-marin… Là, je n’ai pas plongé dans le film… Il ne suffit pas de dire qu’on n’est pas des danseuses pour ne pas l’être. Quant à la vedette Kassovitz, ce n’est pas parce qu’il joue remarquablement bien l’espion dans Le Bureau des Légendes qu’il est bon amiral ici.
Heureusement, il reste la Rade ! J’ai hâte d’écouter Le Masque et La Plume demain. Bernard Poirette avait bien raison seul contre tous !