Le blog-notes de Radio Notre-Dame
Le blog-notes du 1er juin 2015 – Le discours d’Henri Guaino au Congrès des Républicains (À 03:55 sur le site de Radio Notre-Dame en réécoute)
Louis Daufresne : On va parler d’Henri Guaino qui a prononcé un discours au Congrès fondateur des Républicains
Hélène Bodenez : Oui. Certains avertissent, concernant les prochaines échéances électorales, qu’ils faudra oublier les débats de société pour se recentrer sur les questions économiques, « celles qui intéressent vraiment nos concitoyens » comme je l’ai déjà entendu. Beaucoup vont en effet être certainement dans une stratégie du prêt-à-gagner-à-n’importe-quel-prix. Quelle n’a pas été ma surprise d’entendre lors du congrès fondateur des Républicains un Henri Guaino qui ne lésina sur aucun des thèmes qui nous ont été tellement chers ces derniers mois !
Ce fut un discours vibrant où, sur des accents malruciens, une certaine idée de la France a dessiné un visage que nombre d’entre nous retrouvons avec émotion après tant d’années de défiguration. Le combattant de la première heure dans les rangs de La Manif Pour Tous ne s’est donc pas tu. Pour le député des Yvelines, la gauche qui nous gouverne forme « un syndicat de liquidateurs », liquidant entre autres la famille, l’école… Stigmatisant son « faire du passé table rase », notre orateur en veine s’est à juste titre demandé en vue de quoi : « Toujours le même rêve fou de l’homme nouveau sans famille et sans patrie… » s’est-il indigné.
L.D. : Des griefs précis ?
H.B. : Oui, et je l’ai entendu vilipender les ABCD de l’égalité et le genre cher à Najat Vallaud-Belkacem, railler encore le droit à l’enfant pour tous, « et tant pis s’il faut pour cela mettre aux enchères le ventre des femmes » a-t-il condamné, blâmant la marchandisation du monde. L’ancien conseiller de l’Élysée a révélé là un rare courage intellectuel et politique. Nicolas Sarkozy y est certes allé lui aussi de son couplet sur la famille à accompagner, à soutenir, à protéger, mais mettait-il le même sens que Guaino sous le vocable de « famille » que la gauche accorde désormais au pluriel…
L.D. : L’école au centre du discours également…
H.B. : Oui Guaino a célébré une école de la république « qui donnait la force nécessaire pour faire un citoyen », a rappelé une histoire de France qui parlait de sainte Blandine morte en disant « Je suis chrétienne »… fustigeant les pédagogues « qui renient en même temps l’héritage du christianisme et celui des Lumières ». En écho d’ailleurs, je voudrais inviter les auditeurs à lire un remarquable “Grand entretien” de François-Xavier Bellamy dans Le Figaro qui s’interroge sur « la fascination pour les équipements numériques qui remplaceraient l’apprentissage et la mémoire »…
L.D. : Enfin les chrétiens d’Orient
H.B. : Et les chrétiens d’Orient, Henri Guaino n’a rien oublié, s’est élevé encore contre « le fanatisme qui égorge les chrétiens d’Orient et détruit à coups de marteau et de bulldozeurs les vestiges à Palmyre d’une civilisation de quatre mille ans. Dans un discours où les mots « enfant », « père, « amis » ont coloré un discours de haute volée, Henri Guaino n’a pas caché « la gravité de l’heure ». S’il ne fallait ne retenir qu’une seule phrase ce serait celle-ci : « Notre devoir est grand pour sauver ce qui peut être encore sauvé d’une certaine idée de l’homme ». Gaullienne !