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Le blog-notes de Radio Notre-Dame

Le blog-notes du 22 juin 2015 – Vénérer le Saint-Suaire à Turin (À 03:50 sur le site de Radio Notre-Dame en réécoute)

Louis Daufresne : Un voyage pour l’ostension du Saint-Suaire, et au moment de la visite du pape. Vous êtes à Turin, Hélène…

Hélène Bodenez : Tant qu’à choisir une date, pourquoi effectivement ne pas se rendre en effet à Turin pour l’ostension au moment où un pape s’y rend. Une double grâce si je puis dire. Et en plus le jour de la saint Louis de Gonzague, ce jeune de la Compagnie de Jésus que j’aime particulièrement. Un riche dimanche avec la messe le matin, puis la rencontre du Saint-Père avec les jeunes hier après-midi sorte de mini JMJ forte de 90 000 jeunes : « Ne prenez pas votre retraite à vingt ans » leur a-t-il lancé. Se défendant de tout moralisme, le pape les a encouragés à « faire l’effort de vivre de manière chaste, même si c’est une parole impopulaire dans un monde hédoniste, où la publicité vante le plaisir. Le pape « doit dire la vérité », « dire une parole qui ne plaît pas », car « que ce que l’on essaye de nous vendre est du verre, et non des diamants. » « Ne vivotez pas! Vivez ! Agissez à contre-courant ! » leur a-t-il répété.

L.D. : Vous avez assisté à la messe ?

H.B. : Oui et les écrans géants ont retransmis les discours du pape, sa vénération devant le Saint-Suaire. C’était impressionnant d’entrapercevoir le pape se profiler uniquement au moment où les flashes crépitaient. Ils le donnaient à voir dans la pénombre protectrice où baigne le Saint-Suaire.

Puis ce fut l’arrivée en papamobile, l’accueil des 100000 Piémontais en liesse. La Place Vittorio Veneto était noire de monde. Le pape grave pendant l’homélie a appelé à s’appuyer sur le roc de l’amour de Dieu, spécialement dans la tempête : « Le Seigneur vient à notre rencontre … Jésus est à côté de nous la main tendue et le cœur ouvert ».

L.D. : Et donc, pour vous, tout à l’heure la vénération du Saint Suaire

H.B. : Oui, à 13h. Le Suaire « est un signe » nous rappelle le carnet des pèlerins. « Je ne crois pas au Suaire mais le Suaire m’aide à croire. Quelqu’un a dit que le Suaire n’a pas besoin de la Foi pour interroger celui qui le regarde mais a besoin de la Foi pour répondre à celui qui le regarde ». Les traces du drap révèlent des blessures à la tête occasionnées par un casque d’épines, un portement de croix, une crucifixion avec des clous, une blessure au côté, une sépulture hâtive et provisoire. « L’image communique directement, fait penser à Jésus et parle de Jésus. »

Le Suaire, c’est le mystère du samedi saint comme l’avait dit Benoît XVI en 2010. Le Christ mis au tombeau le jour du sabbat, le jour même où doivent cesser les activités. Le Christ accomplit la prescription ancienne du Décalogue. Il y eut le « repos » le septième jour de la première création ; il y a ce « repos » du sabbat de la deuxième création accomplie par la Croix, la grande œuvre du Christ qui fait toutes choses nouvelles. Le visage du Suaire ? La lumière du dimanche de la Résurrection…