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De la RATP en général, d’Orlybus en particulier

Carte Orlybus

La Ratp par twitter communique ! Ah ça, elle communique… Chaque ligne de métro a même son compte. Les rames de métro de plus en plus sales s’enjolivent de vers de poésie… On vous annonce par de belles affiches que telle ou telle station va être fermée pour travaux. En même temps, d’autres infos d’importance comme les déviations de bus vous tombent dessus sans coup férir. Et que dit-elle aujourd’hui la com’ de la RATP via les lignes 12 et 6 auxquelles mon compte twitter est abonné ? Que les liaisons vers les aéroports d’Orly et de Roissy sont “facilitées” grâce aux bus de la RATP, Orlybus et Roissybus. Et de joindre le lien qui donne accès aux renseignements à la page partagée.

Efficacité de la com’ vs celle du trafic

J’ai bien failli m’étrangler en lisant le message d’une centaine de caractères enrichi de quatre photos, tant il tombe mal. Je ne sais plus combien de fois j’ai emprunté ces deux moyens de transports ces derniers mois mais suffisamment de fois pour rappeler à la RATP quelques vérités. J’ai en réalité l’impression que si l’efficacité du transport était à la hauteur de la communication, on serait sauvé ! Mais cette communication, très léchée, très au point il faut bien le dire, est un leurre.

Pourquoi prendre Orlybus, pourquoi faire le choix de ce moyen-là plutôt que des navettes Air France ou même du RER ? Car c’est tout bonnement le moyen de transport le moins cher, même après augmentation ! Orlybus c’est 7,70 euros, et encore, car si vous voyagez dans le bon créneau de week-end ou de vacances, c’est dézoné, et vous pouvez avec votre forfait Navigo le plus bas rejoindre les aéroports sans débourser un sou. Autant dire que cela vaut le coup, surtout lorsque vous habitez le 15e arrondissement et que le terminus Denfert-Rochereau n’est donc pas long à rejoindre. C’est non seulement la solution la moins coûteuse mais la plus rapide. Enfin, ça le devrait.

L’épopée de l’Orlybus

Car rien de moins sûr ! Oui, il y a en effet quelques Orlybus qui rejoignent Orly, quasiment toujours pleins au départ de Denfert-Rochereau mais carrément bondés dans le sens du retour d’Orly Ouest. Vous vous demandez d’ailleurs pourquoi certains habitués sont dans ce bus alors qu’ils n’ont pas de bagages… Certains montent sans ticket, sans valider le moindre Pass. Sur ces nombreuses années, j’ai vu un seul contrôle de billets et c’était fin juin.

Orlybus ? C’est l’épopée d’un bus que vous attendez plus d’une demi-heure et que vous ne pouvez finalement pas prendre car il arrive d’Orly Sud débordant de personnes et de bagages, les portes ayant du mal à s’ouvrir et à se refermer. Pendant ce temps-là, vous avez bien sûr vu quatre navettes Air France s’arrêter à leurs stations prendre des voyageurs prêts à payer davantage. Plus chers, ces autocars rapides aux excellents chauffeurs offrent à tous les passagers une place assise, et une ceinture de sécurité quand votre Orlybus, bus double à soufflet, vous fait voyager lentement et debout, coincé entre des valises, quelquefois trente à quarante-cinq minutes sur l’autoroute embouteillée en pleine canicule. Fait vrai, pour l’avoir vécu ! Je me demande comment il n’y a pas d’accident ! Je ne m’attarderai pas sur l’ubuesque fois où le chauffeur me refusant un billet, part sans moi ; je prends alors fâchée le RER qui – gag – s’immobilise à cause d’un accident de personne (il y a toujours quelque chose sur la ligne, quand ce n’est pas cela, c’est autre chose… de technique alors…) et où je me suis trouvée débarquée à Bourg-La-Reine en même temps que des centaines de passagers errants, obligée de faire du stop pour arriver à Anthony et prendre in extremis l’Orlyval ! Bref…

Les comptes de la RATP ? au beau fixe ?

Les renseignements auxquels vous renvoie la RATP ne vous disent rien de tout cela bien entendu, rien de l’attente, de l’affluence énorme, de la périodicité ridicule de ces bus, des chauffeurs (pas tous) mal embouchés. Quand on voit toutes ces personnes attendre si longtemps à l’arrêt rose 5, sans protection contre la pluie ou le soleil, avec bagages et enfants, l’on se dit en colère que la RATP ferait mieux d’optimiser sa rentabilité au lieu de s’occuper de la laïcité de ses affiches de métro.

Ses comptes doivent être forcément au beau fixe pour faire l’impasse sur une telle entrée d’argent possible, pour n’en pas vérifier la bonne tenue, pour ne pas rentabiliser un secteur visiblement en expansion grâce aux vols low coast. À moins qu’il n’y ait entente avec Air France et les taxis ? Mais non, ce ne sont là que procès d’intention, n’est-ce pas… Il y a de l’absurde en tout cas dans tout cela : voilà que vous réalisez un Brest-Paris en 55 min mais que vous mettez plus de deux heures à faire Orly-Paris 15e ? Et si on se bougeait un peu, dites, la RATP ? Car Air France de son côté fait le job !