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La mue du numérique : vers une pensée captive ?

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L’affaire Benalla et ses suites révèleraient-elles un avis de tempête sur le numérique ? Le beau temps de la grande liberté, du référencement qui vous offrait des pépites en première page de Google, des sites et des comptes de réseaux sociaux puissants, intelligents et efficaces est sans doute révolu. Nouvelle et radieuse, la “régulation numérique” s’impose … En France et plus largement en Europe. Pas sûr que nous voulions mettre la même chose que le gouvernement sous le mot “régulation”.
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Comptes twitter bloqués : faux nettoyage et vraie censure

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De très nombreux comptes Twitter, par milliers, ont été bloqués dans la nuit du 30 au 31 juillet. En pleine affaire Benalla, à quelques mois d’élections européennes majeures et de lois de bioéthiques controversées avec une promesse d'”immenses manifestations”, y voir plus que simple coïncidence, plus que hasard fortuit, plus que ménage de Twitter, relèverait donc du complot. Et pourtant…
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Raison garder dans la sandbox de Google ?

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“Google fait le ménage”, titre le site Presse-citron. En cause la “fachosphère” et ses posts négationnistes. La réalité est, semble-t-il, plus large puisque lorsque l’on tape aujourd’hui dans le champ Google “Raison garder” ou “Raison garder le blog”, l’adresse de mon blog créé en 2011, fort de 1453 posts, qui est toujours apparu en première page, n’est plus appelé. Sur aucune page. (Il l’est toujours sur Yahoo, Bing, Qwant). Les liens poussés à la place n’ont aucune espèce “d’autorité” par rapport à ce que j’écris régulièrement, avec le soutien d’une radio qui plus est. L’effacement a été réalisé en un seul jour. Je suis blacklistée comme l’on dit, dans la “sandbox”…

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Snowden d’Oliver Stone

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« Carte blanche à » du 28 novembre 2016 sur Radio Notre-DameSnowden d’Oliver Stone

Louis Daufresne : Vous avez vu cette semaine le film, Snowden d’Oliver Stone, l’histoire du fameux lanceur d’alertes qui a révélé grâce à la presse la surveillance de masse illégale à laquelle se livraient les États-Unis

Hélène Bodenez : Oui et l’audacieux, exilé en Russie en un lieu secret, refait parler de lui cette semaine. La Norvège refuse de garantir de ne pas extrader le lauréat Snowden s’il s’y rendait pour la remise du prix Ossietzky de la liberté d’expression. Car les États-Unis le poursuivent toujours pour ce qu’ils considèrent comme trahison d’état, les événements de juin 2013. Obama ne veut pas pardonner la fuite de documents top secrets. C’est l’histoire de ces révélations hautement explosives que nous narre Oliver Stone. Le réalisateur habitué des biopics, multi-oscarisés, livre un film sobre, clair, sérieux. Pas de héros extraordinaire à première vue, un Américain lambda, réformé même de l’armée pour faiblesse constitutive. Le meilleur dans sa partie cependant, le cryptage et la sécurité informatique.

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Twitter manipule-t-il les tweetlines ?

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Peut-on avoir confiance en Twitter ? Peut-on se fier à la fameuse tweetline que vous avez sous les yeux à un instant T ? Rien de moins sûr. À l’appui de mes doutes, cette expérience ce matin.

Tweetline incomplète ?

Alors que je venais de créer un énième tweet de mon compte #KTtweet, le compte @Le blog_d_HB entend le retweeter à ses centaines de followers. Une fois le retweet lancé, je vérifie alors sur sa tweetline que le tweet de @KTtwittos est effectivement tombé, mais rien n’apparaît. Je décide alors de le supprimer et de retweeter le tweet une deuxième fois.

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La Netscouade au secours de l’image de la RATP ?

Détail Nord-Est de la cartographie par source active et diffuse de la crise.

Détail Nord-Est de la cartographie par source active et diffuse de la crise.

Le 16 avril dernier, une agence spécialiste du web social, La Netscouade, a mis en ligne, concernant l’affaire de la RATP, une analyse des comptes twitter les plus actifs. À la tête de cette entreprise, Benoît Thieulin, « connu notamment pour son rôle dans la campagne de Ségolène Royal en 2007 et la création du site participatif : Désirs d’Avenir ». Retenons surtout que cet ancien de Sciences Po a été nommé en janvier 2013, à la tête du Conseil National du Numérique par François Hollande.

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Parfaite, la révolution technologique “BOOK” !

Réagissant à deux de mes tweets qui citaient la préface de Frédéric Beigbeder dans Premier bilan après l’Apocalypse (Grasset 2011), un de mes twittos me transmet le lien de la vidéo ci-dessous aussi drôle que vraie. Elle rejoint les préoccupations de l’auteur de Dernier inventaire avant liquidation qui annonçait la destruction massive de milliards de livres montrant même que Ray Bradbury dans Farhenheit 451 s’est trompé sur le mode de destruction : non pas le feu… Et mieux que le pilon, la dématérialisation ! Pour notre écrivain, “le papier est moins périssable que l’e-book-à-écran-tactile-basse-tension-en-rétroluminosité-digitale démodé deux jours après sa sortie d’usine.” Et de citer le romancier Umberto Eco : “le livre imprimé sur papier était l’invention parfaite. Simple, économique, transportable, maniable durable.” L’avertissement est sévère : “Ne dites pas que vous n’avez pas été prévenu… Nous entrons dans une apocalypse d’amnésie et de vulgarité”.

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Vers une langue hybride ?

Semaine de la langue française

 

Comment Google a réussi à étendre le capitalisme à la langue et à l’orthographe… Avec Frederic Kaplan, responsable de la chaire Digital Humanities à l’École polytechnique de Lausanne :

 

 

En contrepoint à l’émission “Quel sens donner au numérique à l’école ?” (“Grain à moudre” du 12 mars sur France culture)


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La rentrée sera-t-elle connectée ?

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   Très bon numéro de Philosophie Magazine ce mois-ci. Le thème  « Pourquoi nous n’apprendrons plus comme avant », en une rentrée difficile, a de quoi nourrir la réflexion. L’éditorial d’Alexandre Lacroix prend acte du changement, celui d’étudiants tapant désormais leurs cours sur un ordinateur portable dans une salle de classe plus du tout coupée du monde et où les bavardages ont disparu. Les étudiants, s’ils s’ennuient, surfent en douce, apprend-on. Plutôt une « bonne chose », conclut-il, que le savoir ne soit plus contenu dans la seule mémoire du professeur, son autorité ne viendra plus « en premier chef » de là. « L’acte d’enseigner ? « une mise en scène », « une manière de se mouvoir dans le savoir plutôt qu’à énoncer celui-ci. »


   Qu’on me permette une digression : j’aurais envie de rétorquer à Alexandre Lacroix que mes étudiants, s’ils ont sorti une demi-minute leur ordinateur portable au premier cours, les ont ramassés très vite sur ma demande. Je persiste à croire qu’un cours, c’est une relation de visage à visage, d’esprit à esprit, sans l’obstacle de l’écran. Je persiste à penser que ces jeunes passant un concours ou des examens sur papier ont intérêt encore à parfaire leur entraînement avec papier et stylo s’ils veulent encore savoir écrire convenablement au moment crucial de la dissertation. Que serait un pilote d’hélicoptère sans heures de vol ? On conviendra que la raison est bassement utilitaire.  Elle tiendra le temps qu’elle tiendra ! On peut imaginer également comme bénéfique qu’il y ait quelques heures « débranchées » dans la vie de nos jeunes, que leurs yeux se reposent d’écrans lumineux qui les cernent de toutes parts. Il me plaît alors de reprendre ici la conclusion de Raffaele Simone : « Je crois que l’apprentissage, surtout dans les premières phases de l’existence, n’est possible que par la relation entre les êtres humains.

 

Éduquer à la lecture profonde

 

   Bref, passons, et revenons au numéro de Philosophie Magazine. À l’interview de Maryanne Wolf qui, toute consciente des dangers de « l’immédiateté de l’information », de « l’absence de travail d’individus peu conscients, de la nécessité d’intérioriser une discipline d’analyse critique et de pensée par interférence », conclut malgré tout qu’il ne faut pas opposer Google et Gutenberg. Cette Américaine, spécialiste du développement de l’enfant, souhaite que « la technologie puisse se guérir elle-même de ses propres maux » en éduquant les jeunes « à la lecture profonde ».


  Particulièrement remarquable également le long article, longue « enquête inquiète », de Michel Eltchaninoff autour de la fin du « par cœur », des « cerveaux fatigués », du « palais virtuel de la mémoire ». « Se rappeler n’est pas stocker », lance-t-il ! Effectivement, l’Internet sert à trouver ce que l’on connaît déjà. Les spécialistes universitaires interrogés pour cette analyse ne vont pas tous dans le sens de l’air du temps et rappellent comment les apprentissages fondamentaux structurent notre intelligence.


  Quant au débat Michel Serres, Bernard Stiegler, regardons-le ci-dessous en vidéo. La crainte de Stiegler est une vraie crainte : la perte d’autonomie, la perte de la pensée par le formatage, le conditionnement technique, la calamité Facebook… La révolution numérique a bouleversé toutes les activités éducatives, les activités de recherche. Il s’agit d’en être vraiment conscient et d’y faire face.


  Philosophie Magazine de septembre ? une invitation à penser le numérique, à penser l’Internet pour que l’Internet ne nous rende pas bêtes ! H.B.

 

  

 

 

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Quel destin pour les livres ?

  IncipitQue ce soit Alain Finkielkraut dans son émission Répliques du 14 juillet, que ce soit un collectif de quatre cent cinquante et un professionnels dans une tribune du Monde des Idées, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui s’interrogent sur le destin des livres aux prises avec une technologie qui déroute, qui angoisse, qui panique même. Les livres seraient-ils en danger comme le pense Milan Kundera dont les contrats stipulent que ses romans doivent être publiés sous la forme traditionnelle du livre, pour qu’on les lise uniquement sur papier, non sur un écran ?

 

  En des temps en annonçant d’autres qui verront les écrans proliférer et les jeunes générations y passer de plus en plus de temps, retenons en tout cas le bel éloge du solide, de l’épaisseur, « dimension de l’œuvre littéraire » contre « le fluide, le lisse, le plat de l’écran ».

 

  Force est de constater qu’on parle déjà en un imparfait qui en dit long : « On rentrait dans un texte qui supposait toujours une profondeur. » H.B.


Pour aller plus loin :

Où va le livre ? sur le site de France culture.

Qu’est-ce qu’un livre  ? Résumé du cours de Robert Chartier au Collège de France.