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Gender : Les applications de la théorie qui n’existe pas !

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Passe d’armes hier 14 mai à l’Assemblée nationale concernant la “théorie qui n’existe pas”, de la fameuse “rumeur” qu’on n’ose même plus nommer. Le député de l’Orne, Véronique Louwagie (UMP), a interpellé lors des questions aux gouvernement Benoît Hamon à propos de l’expérience nantaise chapeautée par l’éducation nationale où un lycée a invité les garçons à venir en jupe (lien officiel : http://eduscol.education.fr/experitheque/consultFicheIndex.php?idFiche=99)… Nous ne parlerons même pas du pitoyable jeu de mot autour du verbe “soulever” associé à la jupe tant il fait offense à l’école de Jules Ferry où la pudeur était de mise. Nous repensons, au passage, non sans ironie, au film La journée de la jupe interprété remarquablement par Isabelle Adjani : la problématique était précisément l’inverse de cette opération travestissement !

 

Benoît Hamon a répondu en parlant de “colportage de mensonges” et l’Express relayé vitesse grand v le démenti du rectorat. Une question cependant en direction de l’hebdomadaire : pourquoi ces deux jambes différentes sur l’image s’il n’y a pas invitation faite aux garçons de porter une jupe ? On laissera donc les lecteurs de ce blog juger sur pièces ! La Manif Pour Tous a de son côté demandé l’annulation de l’opération. H.B.

 

À ce lien sur le site de La Manif Pour Tous le dossier de presse “Ce que soulève la jupe” l’opération prévue ce 16 mai et proposée par 27 lycées, soit 7 de plus qu’en 2013.

 

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Égalité Femme/Homme : vote de la loi en terrain bien balisé !

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Comme pour le dossier du travail le dimanche, les coups de Jarnac concernant certains dossiers chauds arrivent souvent pendant des vacances ou des trêves festives, pendant ces moments légitimes de repos où les vigilances peuvent être pour un temps plus élastiques. L’adversaire de son côté ne se repose jamais, en profite même et trouve toujours ce temps propice pour attaquer plus fort. La proposition de loi égalité Femme/Homme revenant en seconde lecture au sénat ce jeudi – jeudi saint pour les chrétiens  et incluant une banalisation de l’avortement avec son lot de dérives eugénistes, n’échappe pas à la règle de ces débats de société qui ont besoin d’un coup de pouce minable pour forcer le passage. Pour celui qui ose voir au-delà des apparences, la symbolique de la transgression n’en est que renforcée.

 

Le contexte s’est d’ailleurs envenimé pour le rendre encore plus favorable : la réalité animale a essayé entre temps de prendre du galon ; les ultras de l’écologie peuvent applaudir quand le 15 avril dernier « la sensibilité » des animaux est reconnue par amendement surprise interposé. On s’est bien gardé à ce sujet de préciser que cette « sensibilité » n’est liée qu’à leur instinct contrairement à l’homme dont la vie sensible est liée à sa vie spirituelle, c’est-à-dire à la vie de son esprit. Mais pourquoi s’embrouiller d’arguties ? L’amalgame est désormais rendu possible dans ce flou bête : anoblir l’animal, dévaluer le petit d’homme dès sa conception. La stratégie est subtile dans un monde où la métaphysique n’a plus aucun droit de cité. La science des causes premières a, on le sait, vécu dans notre postmodernité scientiste et nihiliste.

 

L’emblématique affaire Gerson

 

Ajoutons à cela l’affaire Gerson (2). Dans un contexte revanchard de vote du mariage pour tous où l’association Alliance Vita n’avait pas ménagé sa peine, voici qu’une offensive journalistique attaque une école catholique ayant fait intervenir cette association pro-vie soucieuse des plus fragiles (1). Celle-ci se trouve contrainte d’attaquer en diffamation.

 

L’affaire est emblématique des nouveaux enjeux en train de s’asseoir pour longtemps. Si la proposition de loi passait aujourd’hui au sénat faisant de l’avortement un « droit » fondamental gommant la notion de « situation de détresse », non plus « exception », nul doute que les établissements catholiques d’enseignement n’auraient plus la possibilité d’affirmer comme auparavant leur caractère spécifique – obligés certes à leur corps défendant d’inclure une doxa ultra-laïque transgressive, celle du mariage entre personnes de même sexe comme celle de l’avortement, mais également une vision étriquée de l’homme et de la femme, quand ce n’est pas sa négation même. Cela ne pourrait-il même devenir discriminatoire à l’entrée de certaines écoles post-bac qui ont décidé de moins recruter sur concours, d’admettre davantage sur dossier, comme pour Sciences-Po par exemple dont les nominations aux postes clés ne laissent d’inquiéter ces dernières années ? L’ouverture sociale n’aurait-elle pas alors bon dos ? N’est-ce pas l’égalité qu’on assassine quand dans certains concours internes les dossiers ne sont pas anonymes et révèlent la provenance des candidats ? Le formatage au plus haut niveau de l’État aurait-il commencé avec une vision pour le moins contestable du fonctionnariat ? Le dénoncer et l’écrire, pas si facile car les pressions et les ostracismes ont déjà commencé.

 

Les dossiers clivants ne dorment en tout cas pas, loin de là. Ils s’agitent, s’étirent, baillent, se réveillent en cascade. Ils continuent tragiquement, les yeux bien ouverts, leur mauvais œuvre de désunion et d’inculture. Pire de déculture… À long terme, cela risque de se payer au prix fort, comme toujours en matière d’éducation. H.B.

 

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Image : Site Nouveau Féminisme Européen (NFE).

 

(1) Association participant à la plus grande initiative citoyenne européenne et ayant récolté près de deux millions de signatures. Reçu par la Commission européenne cette semaine précisément, L’Un de Nous doit donc être pris de vitesse en France !

(2) “Mayonnaise médiatique mal montée” selonle mot de Jean-Pierre Denis, Directeur de la rédaction de La Vie.

 

Sur le site de radio Notre-Dame : Mgr Vingt-Trois “On ne peut blâmer un établissement catholique de se déclarer catholique”.

Réécoute de l’émission du Grand Témoin, jeudi 17 avril 2014. Curseur à 28:31.

Sur le site de France Catholique, lire la chronique de Gérard Leclerc.

 

Addendum 15h15

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France info : fautes d’orthographe et contrats perdus

Excellent reportage sur France info concernant la prolifération actuelle des fautes d’orthographe et des contrats perdus à cause d’elles ! “Le niveau d’orthographe baisse” ? Sans doute. L’éducation nationale, plus prompte, semble-t-il, à s’occuper des études de genre, de l‘homophobie et du harcèlement à l’école n’a pas l’air aussi efficace dans sa mission d’un apprentissage de première importance pour l’égalité des chances et la remise en route de l’ascenseur social.

 

Nous rajouterons à l’analyse de nos journalistes simplement ceci : même des personnes possédant l’orthographe, des professeurs par exemple, la perdent facilement quand il s’agit de mettre du texte, du contenu en ligne. Tout y va plus vite et autrement. Les mêmes qui laissaient par exemple des bulletins papier quasiment sans erreurs laissent désormais nombre de coquilles. La parade ? Imprimer et se relire. L’outil numérique y a, nous semble-t-il, sa part de responsabilité, outil qui n’est pas comme un autre et qui nous modifie. Sommes-nous, en outre, trop confiants par rapport à un rapide Internet offrant des ressources mutiples, permettant de vérifier et de mettre à jour ses connaissances défaillantes ? outil qui écrira bientôt à notre place ? Probablement ! Une chose est sûre, notre note en ligne sur l’orthographe de “professeur/e”, est étrangement l’une des plus lues de ce blog. Les questions  d’orthographe ? Un signe que France info a raison.  Du flux , assurément , et pour longtemps ! H.B.

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Décrets de 1950 : RIP !

Les décrets de 1950 organisant la fonction d’enseignant vont donc être abrogés aujourd’hui, dans l’indifférence générale. On “dépoussière” la fonction ! Quel moderne mot d’ordre ! Le Nouvel Obs s’en félicite et se réjouit même de syndicats prompts à signer une décision idéologique imposée par la rue de Grenelle à quelques jours d’un remaniement ministériel. Peu de professeurs et de chefs d’établissement sont au courant de ce qui se trame dans leur dos, des contre-feux étant allumés à de nombreux niveaux. Plusieurs de mes courriers et de mes questions restent à ce jour bizarrement sans réponse. Particulièrement juste en tout cas le communiqué de l’AG tenue le 18 mars au lycée Henri IV. Le syndicat chrétien vers lequel je me suis tournée n’a, quant à lui, rien en ligne sur son site. À preuve, les sujets “à la une” ! Décrets 1950 ? RIP !

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Addendum 13h55

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Réforme Peillon du secondaire : une pétition pour dire Non !

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Après le conflit avec les prépas, au tour du secondaire ! Le 27 mars aura lieu le vote concernant la modification du statut des enseignants. La fonction sera notamment redéfinie en limitant l’enseignement à une tâche parmi d’autres missions dont la définition reste cependant très floue. Ces missions viendront bien sûr s’ajouter au service sans rémunération supplémentaire ni décharge.

Il s’agit donc dans les quelques jours qui nous séparent du 27 mars de déclencher l’offensive contre l’abandon des Décrets de 1950 qui encadrent la profession. Pour cela une pétition est en ligne.
http://www.petitions24.net/non_a_labrogation_des_decrets_de_1950

 

Paradoxalement et contre toute attente, Vincent Peillon est en train de donner une leçon de libéralisme à la droite : faire accepter aux syndicats et aux salariés médusés une augmentation du temps de travail sans aucune augmentation salariale… H.B.

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Genre : l’enseignement catho n’adhère pas aux idéologies

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Ci-dessous, éditorial de Pascal Balmand.

En poste depuis la rentrée dernière, le secrétaire général de l’enseignement catholique précise une position qu’il avait eu l’occasion d’aborder en octobre 2013 sur Radio Notre-Dame (curseur à 19:17).

 

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« Dans la conversion et le calme [est] votre salut, dans la sérénité et la confiance [est] votre force » (Isaïe, 30,15)


La collaboration confiante entre école et famille au sein de la communauté éducative doit protéger les élèves de toute instrumentalisation.


Depuis 2011, la question de l’éventuelle introduction dans les programmes scolaires de ce que d’aucuns appellent désormais la « théorie du genre » fait l’objet d’une mobilisation qui s’est accrue ces derniers mois. Pour notre part, nous considérons que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. C’est pourquoi nous nous efforçons de promouvoir une collaboration confiante entre les familles et l’école. Pour cette même raison, nous sommes opposés à toute instrumentalisation des enfants et des jeunes, aussi bien par l’institution scolaire que par qui que ce soit.


La défense de l’égale dignité de toute personne humaine et le respect de l’altérité conduisent à refuser tout recours idéologique à une « théorie » du genre.


Nous sommes habités par une vision chrétienne de la personne humaine, fondée sur l’égale dignité de tous, hommes et femmes. À ce titre, nous nous engageons dans une éducation au respect, à la fraternité et à l’amour, comme dans la lutte contre toute forme de discrimination, dès lors qu’elle s’inscrit dans une prise en compte de l’altérité. C’est pourquoi nous n’adhérons pas aux approches qui, en occultant toute forme de différenciation sexuée, transforment les études sur le genre en une idéologie. Du point de vue de la raison, ces approches doivent être soumises à la démarche scientifique comme à l’interrogation anthropologique et éthique. Elles n’ont donc pas à trouver place à l’école en tant que pré- supposé incontestable, et encore moins en tant que « norme » à diffuser ou à imposer.


Notre projet éducatif est mis en œuvre, dans les établissements, par des équipes responsables.


À cet égard, c’est aux enseignants et éducateurs de nos établissements qu’incombe, sous l’autorité du chef d’établissement, la responsabilité de ce qui est transmis à nos enfants. Une responsabilité que, dans le cadre du projet de l’établissement, ils sont appelés à exercer en conscience, forts de leur expérience, de leurs compétences et de leur déontologie. Nous leur devons, collectivement, respect et confiance.


L’éducation à la relation s’impose plus que jamais.


Depuis de nombreuses années, l’enseignement catholique a pris une part active à la lutte contre les préjugés et discriminations de toute nature, au nom de l’égale dignité entre les personnes. Il entend poursuivre ses efforts en ce sens, selon des modalités cohérentes avec son projet d’éducation (1), et dans le respect des responsabilités de chacun, à commencer par celles des parents. Concrètement, nous devons donc veiller à ce qui se travaille, dans nos établissements, en matière d’éducation affective, relationnelle et sexuelle (2). Sur ce terrain, nous avons sans doute encore à progresser. Et c’est bien notre mission éducative qui nous y appelle : parce que tout être humain est un être de relation, l’éducation à la relation fait partie intégrante de notre projet.


Cette attention est à assumer rationnellement et sereinement.

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Statut des enseignants : le décret de 50 dans le collimateur

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Reçu ce jour. communiqué du snfolc en date du 17 mars. H.B.

 

18 mars : grève interprofessionnelle et manifestations contre le pacte d’austérité Ce 18 mars nous sommes en grève, à l’appel des confédérations Force Ouvrière et de la CGT,  de la FSU et de SUD. Nous sommes en grève et nous manifestons pour faire entendre nos revendications pour l’augmentation des salaires, pour les postes nécessaires pour le service public, pour la défense de notre statut national, pour le maintien des cotisations patronales familiales et la défense de la Sécurité Sociale.


27 mars : le ministre V. Peillon présente au Comité Technique Ministériel des projets de décrets bouleversant les obligations de service et les missions des professeurs. 

Les organisations syndicales qui y siègent (FO, FSU, CGT, UNSA, CFDT, SUD) devront émettre un avis sur ces textes : Force Ouvrière votera contre !


8 raisons de voter contre le projet Peillon

1- Temps de présence allongé. Sous prétexte de codifier trois types de missions (d’enseignement, liées à l’enseignement, complémentaires à l’enseignement,) le temps de travail des professeurs sera défini dans le cadre annualisé de la « réglementation générale de la fonction publique », soit 1607 heures!

La référence à des maxima hebdomadaires d’heures d’enseignement ne constitue donc aucunement la garantie indispensable: cela implique que notre temps de présence pourra être allongé sans rémunération supplémentaire! Le ministre veut imposer la pré-rentrée le 29 août…Demain au nom des 1607 heures, pourquoi ne pas nous faire rentrer encore plus tôt ?

2- Perte de garanties nationales, perte de liberté pédagogique

Notre liberté pédagogique s’inscrirait désormais statutairement « dans le cadre du projet d’établissement » : aucun ministre n’avait osé inscrire cela dans notre statut !

C’est la réunionite permanente sans qu’on puisse s’y opposer, ce que nous faisions volontairement deviendrait obligatoire.

3- Perte de rémunérations pour beaucoup

Les décharges statutaires sont presque toutes supprimées, il faudra 10 heures en première terminale pour  obtenir une heure de « première chaire », les heures en BTS et CPGE ne comptent plus.

4- Individualisation d’une partie des rémunérations

Les indemnités pour missions complémentaires (sur enveloppe fermée, de 600 ou 1200 euros selon les propos du ministre, moins que la première HSA, 1846,41€ pour un agrégé, 1291,21€ pour un certifié) seront présentées au CA  et attribuées sur la base d’une lettre de mission individuelle attribuée par le chef d’établissement !

5. Isolement des professeurs de CPGE pour mette en place un statut spécifique, diminuer leurs rémunérations et préparer le transfert à l’université des CPGE

6- Rapprochement entre les corps pour préparer l’école du socle de compétences

Aujourd’hui les PLP et les certifiés auraient les mêmes missions, et donc demain pourront être indifféremment affectés en LP, collège, lycée.  Le ministre veut nous imposer de nous soumettre au conseil écoles-collège, et  dit ouvertement vouloir rapprocher le corps des certifiés des professeurs des écoles. C’est la marche au corps unique !

Nous voterons contre parce qu’on n’y trouve pas nos revendications !

7- Aucune revalorisation des salaires et des carrières.

8- Aucune amélioration de nos conditions de travail. La rentrée 2014 est planifiée pour conduire à de nouvelles dégradations : les moyens alloués sont loin de compenser la hausse démographique. Les réformes contestées sont toutes maintenues : lycée, évaluation en cours d’année en langues, STI, livret de compétences…

Ce projet ne doit pas voir le jour !

Ce projet s’inscrit à 100% dans la politique d’austérité et de territorialisation de l’école.

On entend dire que nos droits seraient confortés, voire même comblerait les lacunes des décrets de 50… alors qu’il les abrogerait purement et simplement !

Il s’agit du sort de 400 000 enseignants du secondaire.

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Professeurs de prépas : les sept mensonges du ministre

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Lu sur le site Coordination CPGE 2013

 

1er mensonge : « les professeurs les plus touchés ne perdront pas plus de 3 à 5% de revenus. » Archi-faux. Les pertes s’échelonnent entre 1 et 17 % de la rémunération totale (voir tableau), malgré l’indemnité de 3 000 euros censée compenser ces pertes. Une majorité de professeurs verront bel et bien leurs revenus amputés de 10 à 15 %. En sous-estimant à outrance la sanction financière qu’il impose aux professeurs de prépa, le ministre reconnaît implicitement qu’une telle baisse est inique et donc indéfendable. Sinon, pourquoi mentirait-il ? S’il assumait vraiment le contenu de sa réforme, il devrait au contraire se vanter de « casser les profs de prépa » ! Et si les pertes étaient si modestes, comme il le prétend, où seraient les gains prétendument attendus pour les ZEP ?


2ème mensonge : « les plus jeunes professeurs vont gagner avec cette réforme »

Archi-faux, c’est même le contraire ! Plus un professeur est jeune, plus la part des heures sup’ et des colles est forte dans sa rémunération, son salaire de base étant plus faible. C’est donc au contraire les plus jeunes professeurs qui subiront les plus fortes pertes en proportion. Bravo poMAnif 2déc rue de Grenelle 2ur l’égalité et la solidarité entre les générations, monsieur Peillon ! Les candidats aux concours d’enseignement, toujours plus rares, apprécieront…

3ème mensonge : « les professeurs à la fois en lycée et en prépa vont gagner avec cette réforme»

Faux, évidemment. Voici l’exemple même d’une phrase vague, générale, et finalement creuse. Gagner quoi ? Plus d’argent ? Notre analyse montre l’inverse (tableau). De la reconnaissance ? Nous nous sentons méprisés comme jamais. Quant aux professeurs du secondaire (prof. de lycée nous le sommes tous), ils vont perdre leurs décharges horaires au bénéfice de primes aléatoires, alors que leurs missions deviennent aussi floues qu’indéfiniment extensibles.

4ème mensonge : « Certains professeurs font trop d’heures supplémentaires, jusqu’à seize heures par semaine. »

Flagrant délit de mauvaise foi. En classe prépa, les services des professeurs donc les éventuelles heures supplémentaires et colles qui vont avec, sont imposés par l’administration. Le poste est à prendre ou à laisser, avec toutes les heures qui vont avec. Or, les heures supplémentaires coûtent beaucoup moins cher à l’administration que des heures-postes : si jamais M. Peillon trouve que certains ont trop d’heures sup, pourquoi ne nomme-t-il pas de nouveaux profs en prépa ? Il s’agit donc bien de faire des économies en baissant la rémunération de notre travail, et rien d’autre.


5ème mensonge : en 2nde année, il n’y a plus cours après Pâques.

 Faux. Les professeurs préparent sans relâche les étudiants aux oraux durant les mois de mai et juin, certains allant souvent jusqu’à accompagner leurs étudiants aux épreuves, pour les soutenir, et cela parfois jusqu’en juillet


6ème mensonge : « [il y a] une discussion avec les classes préparatoires pour mettre la transparence, de la justice et de l’équité »

(En novlangue dans le texte, George Orwell) M. Peillon n’a discuté de rien avec nous, il nous place devant le fait accompli et précipite la réforme, sans négocier. Discuter, c’est imposer ?
Le ministre ment. Mentir, c’est dire la vérité ? Il baisse brutalement les revenus d’une catégorie de fonctionnaires dont les résultats et l’engagement sont partout reconnus. L’injustice c’est la justice ? Sa réforme crée de nouvelles inégalités entre les professeurs, bien plus fortes qu’auparavant. L’inégalité, c’est l’égalité ?

7ème mensonge : il n’a jamais voulu opposer les CPGE aux ZEP, il « reconnaît nos qualités et les conforte »

Faux. C’est exactement ainsi que le laminage des CPGE a été présenté par le ministre : dégager des moyens au profit des ZEP. Or, Vincent Peillon ne s’est jamais caché, avant d’entrer au ministère, qu’il méprisait les classes prépa et leur élitisme supposé. Loin de nous conforter, il nous blesse et nous démotive. Toute sa réforme n’est qu’une inqualifiable agression contre les classes préparatoires, pourtant plébiscitées par le public et considérées comme un précieux ascenseur social.


Après les profs de CPGE : à qui le tour ? Diminuer les salaires des fonctionnaires, casser l’ascenseur social, décourager l’excellence… Est-ce donc cela votre programme, monsieur Peillon ?

 

Photos : H.B.

 

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Professeurs de prépas en colère entrent rue de Grenelle

Lu sur le site de la Coordination CPGE 2013
http://www.netvibes.com/coordinationcpge2013#ACTUALITES

Des assemblées générales ont été organisées le matin dans de nombreux Lycées des deux Académies.

700 manifestants selon la police, probablement donc un bon millier, professeurs et étudiants venant des classes préparatoires des Académies de Paris et de Versailles, ont défilé  en début d’après-midi de la station Solférino à la rue de Grenelle, réclamant le retrait du projet du plan Peillon.

Arrêtés par un cordon de police rue de Grenelle, les manifestants demandent qu’une délégation soit reçue au Ministère pour faire part de leurs revendications. Deux représentants des syndicats SNES et SnFOlc, une représentante de l’UPS, le président du bureau de la Coordination et deux représentants de coordinations étudiantes indépendantes se constituent en délégation. La réception demandée tarde à venir, puis est annulée et réduite à un échange de propos et une remise de documents à un simple fonctionnaire……

A l’issue de la manifestation qui correspond apparemment à la fin de la réunion avec les syndicats, le Ministère, par un communiqué de presse, prétend éteindre la protestation légitime, en proposant une prime dérisoire au regard des pertes de revenu dont souffriront inévitablement les professeurs, et qui ne profitera qu’à certains d’entre eux. Il vise par là encore une fois à diviser le corps enseignant pour détruire le statut.

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Salaires des profs de prépas : négation des compétences ?

Ce matin, Emmanuel Kessler volait au secours des professeurs des classes préparatoires “particulièrement remontés contre Vincent Peillon”. Le chroniqueur de France culture a bien vu qu’il ne s’agissait pas là pour le ministère de financer seulement un coup de pouce aux ZEP, soit “de déshabiller Pierre pour habiller Paul”… “C’est une autre motivation qui conduit Vincent Peillon à vouloir passer sous la toise les enseignants des classes préparatoires, c’est l’idée qu’ils constitueraient une caste de privilégiés… comme si leur salaire ne correspondait ni à une qualification particulière, ni à une charge de travail effective.” Et de prendre un point de comparaison très parlant : rogner la rémunération des professeurs de CPGE ce serait “comme si on décidait de payer la consultation des médecins spécialistes au tarif des médecins généralistes. C’est la négation des compétences.” Conclusion : “Le nivelllement par le bas voulu par le ministre de l’Éducation nationale est aux antipodes de la méritocratie républicaine que devrait défendre tout successeur de Jules Ferry.” La grogne contre cette nouvelle mais au fond très ancienne révolution culturelle socialiste commence dès le 2 décembre prochain devant le ministère et sera suivie de plusieurs actions qui dureront dans le temps. Premier acte de cette mobilisation durable : la grève du 9 décembre. H.B.

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