Année de la Foi : catéchèse de Benoît XVI (XIII)
Catéchèse (curseur 8’54-24”12)
Audience générale du mercredi du 16 janvier 2013 – Salle Paul VI
“ Dieu a un visage (…) Dieu n’est pas enfermé dans son ciel“
… Dans le prologue de son évangile saint Jean écrit Dieu « Personne ne l’a jamais vu. Le Fils unique qui est dans le sein du père, c’est lui qui l’a fait connaître ». Je voudrais tout simplement m’arrêter sur ce passage qui conduit à connaître le visage de Dieu. À ce propos saint Jean dans son évangile raconte quelque chose de significatif. S’approchant de la Passion, Jésus rassure ses disciples, les invitant à ne pas avoir peur et à avoir foi. Ensuite il dialogue avec eux, dialogue pendant lequel le Christ parle de Dieu le Père. À un moment donné, l’apôtre Philippe demande à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père, cela me suffit ! » Et nous aussi, nous voulons voir le Père. Il demande à voir le Père, de voir son visage. La réponse de Jésus est une réponse qui s’adresse non seulement à Philippe mais à nous aussi : « Celui qui m’a vu, moi, a vu mon Père ». Dans cette expression, se résume la nouveauté du Nouveau Testament, cette nouveauté qui est apparue dans la grotte de Bethléem. On peut voir Dieu, Dieu a manifesté son visage. Il est visible dans le Christ. Dans tout l’Ancien Testament est présent le thème de la recherche du visage de Dieu, de pouvoir voir Dieu tel qu’Il est, au point que le mot juif panim qui signifie « visage » est écrit quatre cents fois (…). Pourtant la religion juive, interdisant complètement les images puisque Dieu ne peut pas être représenté – comme faisaient en revanche les peuples proches avec l’adoration des idoles – donc cette interdiction d’images semble exclure totalement l’image du culte de la piété. Que signifie alors pour l’israélien, pour le juif, chercher le visage de Dieu, même dans la conscience qu’il ne peut pas y avoir d’images de Lui ? La question est importante. D’un côté, l’on peut dire que Dieu ne peut pas être réduit à un objet, à une image, mais on ne peut pas non plus mettre quelque chose à la place de Dieu. De l’autre côté cependant, on dit que Dieu a un visage c’est-à-dire que c’est un « tu » qui peut entrer en relation, qui n’est pas enfermé dans son ciel et regarde depuis le haut l’humanité. Dieu est certainement au-dessus des choses mais il s’adresse à nous. Il nous écoute, Il nous voit, Il nous parle, Il fait des alliances, Il est capable d’aimer. L’histoire du Salut est l’histoire de ce rapport de Dieu avec l’humanité et l’histoire du visage qui se révèle petit à petit à l’homme, qui fait connaître donc son visage. Justement au début de l’année, le 1er janvier nous avons entendu dans la liturgie la très belle prière de bénédiction du peuple : « Que le Seigneur te bénisse et te garde, que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qui se penche vers toi, que le seigneur tourne vers toi son visage et qu’il t’apporte la paix. » La splendeur du visage de Dieu est la source de la vie. C’est ce qui permet de voir la réalité. La lumière de son visage est le guide de la vie. (Curseur 11’29-16’03)