Yann Queffélec le dimanche : Pas l’homme des lignes tracées
Que font-ils le dimanche ? La chronique de Bernard Poirette sur RTL est souvent décevante. Quand on écoute dimanche après dimanche, en boucle, “Je me lève tard”, “Je vais au marché”, “Je m’habille décontracté”, c’est bien le bout du monde ! Pauvre dimanche est-on en droit alors de se dire ! Sauf pour quelques rares témoignages comme celui de Michel Onfray par exemple.
Mais aujourd’hui, l’Esprit a soufflé ! Grand vent… Normal, c’est un Breton qui parle ! En ce dimanche de Pentecôte certes, mais aussi de la saint Yves, au tour de l’écrivain et du romancier Yann Queffélec de dire ce qu’il fait le dimanche… et le dimanche en Bretagne ! À terre ou en mer… À la question de savoir s’il a “une ligne tracée” pour son dimanche, notre Breton fait jaillir une réponse magnifique d’une voix bourrue et tellement radiophonique ! Extraits.
« Non, non, je ne suis pas l’homme des lignes tracées. Ce que je fais le dimanche, je pourrais sans doute le faire un autre jour. Il peut m’arriver, comme je le le faisais autrefois, d’aller à la messe surtout si je sais qu’il y a une église à proximité où se chantent des cantiques bretons. Je ne dis pas cela par bretonnisme primaire mais parce que la messe n’est jamais si belle ni si sacrée que lorsqu’elle est chantée en breton. Il y a un fonds musical breton celtique qui est époustouflant. »
Très belle fin de chronique également à propos du papier précieux sur lequel l’auteur du Dictionnaire amoureux de la Bretagne (Plon, 2013) écrit “à heure fixe”, “papier à base de santal et de feuilles de mûrier”. C’est en réalité sur des cahiers chinois que le prix Goncourt 1985 écrit, “cahiers fabriqués par des femmes sur les berges du fleuve Amour” et acheminés une fois par an à bord “d’un cargo rouge” dont on ne sait pas quand il aura “la gentillesse de relâcher en France”… Le dimanche encore pour marcher, voir des amis dans la région, en “homme de l’amitié quotidienne”… Yann Queffélec conclut son hymne au dimanche en Bretagne avec une chanson bouleversante d’Alan Stivell, chanson d’origine galloise The Trees they grow high, qui a été chantée “par tous les paysans, par tous les pêcheurs du monde entier”… H.B.
Écouter la chronique : “Que font-ils le dimanche ?” du 19 mai. Invité : Yann Queffélec.
The Trees They Grow High, Alan Stivell.
