Travail le dimanche : le débat n’aura pas lieu !
Loi Macron, articles sur le travail le dimanche ce vendredi 13 février à l’Assemblée. Contrairement à 2009, 2015 ne verra pas de débat épique. Et pour cause : les principaux opposants d’hier sont les tenants du travail le dimanche aujourd’hui. Le retournement de veste est spectaculaire avec union PS/UMP. Quelques irréductibles font bien avancer leurs justes arguments comme Pascal Cherki vibrant dans sa demande de compensations des salariés des boutiques de joaillerie de la Place Vendôme, eux qui ne verront pas dans toute leur vie ce qu’ils vendent le dimanche. Comme Mme Fraysse très combattive. Comme Sandrine Mazetier, grave, ayant beau présenter des amendements mais malgré tout amenée à les retirer. Comme Benoît Hamon ne s’en laissant pas conter mais perdant de la force à vouloir dans ses interventions saluer les avancées de son camp par rapport à la Loi Mallié.
Le député des Côtes d’Armor, Marc Le Fur, l’un des rares députés UMP à se lever contre les articles de la Loi Macron en ce chapitre III “Travailler”, voit très justement la généralisation du travail le dimanche avancer, notamment dans la transformation des PUCE en Zones commerciales. Il rappelle l’importance du dimanche, jour à part. Emmanuel Macron a beau asséner à chaque justification qu’il n’y aura pas d’ouverture s’il n’y a pas d’accord, il n’arrive pas à faire croire que la libéralisation n’est pas en marche. Cherki cinglant lui a décoché : Vous parlez à qui M. Le Ministre ? À Sephora, LVMH… H.B.
J’insiste sur ce point : il me semble que nous sommes sur le point d’enclencher un processus qui aura des conséquences considérables sur notre société. Je sais bien, monsieur le ministre, que vous n’êtes pas sensible à ce registre : vos arguments sont souvent comptables, quand je me soucie d’abord de notre société. Je considère que le dimanche n’est pas un jour comme les autres, car c’est le jour de la rencontre. La rencontre spirituelle, d’abord, j’ose le dire : c’est bien ainsi que cela a commencé ! C’est aussi le jour de la rencontre sociale, et familiale.
L’individualisation de la société
Vous voulez individualiser les calendriers de chacun. Je considère, pour ma part, qu’il faut un moment où le rythme social s’impose aux individus. Ce rythme social, c’est la rencontre du dimanche. La vie de certaines familles est compliquée à l’excès, que ce soit par la défaillance des transports en commun, la réorganisation des activités périscolaires – n’oublions pas les effets de cette réforme-là –, le manque de cohérence croissant du temps de travail. Avec ces dispositions, vous risquez de rendre la vie de ces familles encore plus difficile.