Travail de nuit, dimanche, jours fériés : la grande braderie !
Heureusement qu’ils existent. Qui ? Des bouffons ! Des bouffons qui voient loin, des bouffons qui ont même l’humeur de dire la vérité, la vérité interdite, la vérité qui dérange. Comme sur RTL, où Tanguy Pastureau a, ce 28 septembre, drôlement décrypté l’actualité, notamment celle des fêtes chrétiennes mises à mal par Pierre Bergé, toujours sur RTL. Il est vrai que la radio du matin n’a pas tout à fait la même couleur que celle du soir. Bref, passons. Voici qu’au détour d’une des envolées comiques de l’humoriste du week-end, l’auditeur entend ceci : « Proposition d’Attali, et demain de Bergé… »
Tout est dit là. Qu’on se souvienne : après l’essai de hold-up sur le lundi de Pentecôte, la grande offensive à propos du travail dominical a eu lieu dès 2008 avec l’ordonnance du 1er mai qui efface l’obligation stricte de repos. De « Le repos hebdomadaire doit être donné le dimanche », on est passé à « Le repos hebdomadaire est donné le dimanche », un tout petit mot remplacé pour un grand changement en vue !
Puis avec l’ouverture à gauche du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dès 2007, Jacques Attali commence la liturgie de la grande dérégulation avec en ses propositions 136 et 137 (pp.116-117), l’assouplissement conseillé en matière d’interdiction de travail le dimanche. Le rapport de la commission « Libérons la croissance ! » publié aux éditions XO est en ligne, toujours accessible.
Enfin le vote en 2009 de la loi Mallié vint (député UMP des Bouches du Rhône en charge de l’épineux dossier de Plan de Campagne) après des débats houleux à l’Assemblée nationale, au Sénat. Validée par le Conseil constitutionnel. Signée au Lavandou un 10 août (11 août au JO) par Le président Sarkozy. Une urgence d’été donc que cette loi discutée de nuit, en vote accéléré… L’on se souvient également des amendements félons comme celui d’Isabelle Debré (nommé depuis amendement Confokea !)
Ne nous leurrons pas : à terme qu’arrivera-t-il ? ni plus ni moins que l’effacement total du dimanche, des jours fériés parce qu’ils sont d’origine chrétienne mais aussi l’absence de volontariat et de paiement double, de toute compensation. Ne pas voir le bienfait social de cette synchronisation qu’un repos hebdomadaire donné le dimanche à tous relève de l’aveuglement coupable. D’où cet essai de rassemblement des forces au niveau européen avec l’European Sunday Alliance pour tenter de faire face à des lois posthumaines. Le salut dans l’Europe ? On voudrait encore y croire… H.B.