Suppression des jours fériés : problème culturel et théologique
Ça y est ! TF1 en a parlé ! L’info des jours fériés chrétiens possiblement supprimés dans les DOM-TOM au profit d’autres de confessions locales, amendement voté en douce de la Loi Macron, est sur le devant de la scène. Une semaine que les réseaux sociaux en bruissent, que les hebdos la sortent quelque peu gênés. Comme La Vie par exemple qui a changé son titre passant de “La Loi Macron supprime les jours fériés : l’Église approuve” à “La Loi Macron supprime les jours fériés : l’Église réagit en ordre dispersé”. La barre de lien prouve le changement de titre et le cafouillage de la com’ sur le sujet. Des évêques prêts au compromis ? Oui pour certains, au nom du partage, cette vertu chrétienne “devenue folle” pour reprendre Chesterton. C’est ce que nous entendions partout jusqu’à ce Mgr Ribadeau-Dumas, Porte-parole des évêques de France, n’intervienne sur Radio Notre-Dame. Les évêques pris au dépourvu ? Oui, c’est dire la mesure du coup de Jarnac en cours.
Distinguer le sprituel et le religieux
Ainsi, nous lisons les propos de l’évêque de Blois, Mgr Batut, rapportés par La Vie : « Le calendrier des jours fériés n’est pas une institution divine ! »… « Si on introduit d’autres fêtes religieuses dans le calendrier des jours fériés, on consacre la dimension spirituelle de l’homme, en reconnaissant que cette dimension religieuse transcende l’appartenance chrétienne. » Dans cette phrase de conclusion, les mots “spirituel” et “religieuse” semblent synonymes. Or, l’erreur n’est-elle pas là ? Parler de spirituel, c’est parler de l’esprit, esprit propre à chaque homme, non de religion… Quand je lis, je suis dans une activité spirituelle. Protéger le dimanche ou les jours fériés au nom du spirituel, ce serait s’aligner fort heureusement sur le choix allemand qui sanctuarise le dimanche au nom du spirituel en l’homme, en tout homme, y compris en l’athée, pas au nom du religieux. Consacrer le spirituel même distingué de toute dimension religieuse, relèverait d’une clarté de bon aloi et protègerait la culture d’un pays loin de tout communautarisme.
Éradiquer tout germe de catholicisme
Cela dit, abandonner si vite les jours fériés dans leur source religieuse est un bon révélateur de notre tiédeur, conséquence directe de notre abandon du dimanche. Quel potentiel d’évangélisation ont encore le Lundi de Pâques, l’Ascension, le Lundi de Pentecôte, l’Assomption ? Il reste énorme. Combien de pèlerinages possibles ? de rassemblements d’importance ? Nul doute qu’il faut voir dans cette suppression des jours fériés une attaque de la laïcité contre le catholicisme : une de plus. Les fêtes locales, cette laïcité n’en a que faire. Ce qui l’intéresse c’est d’éradiquer tout germe de christianisme encore vivant. Que les jours fériés ne soient pas une institution divine, naturellement ! Mais depuis plus de deux mille ans, la Foi s’explicite dans une culture, s’agrandit même. Le dépôt du christianisme est en expansion, s’élargit dans la tradition des Apôtres bien sûr, mais également de ses saints. Quelle place aux dogmes alors ? Eux non plus ne sont pas d’institution divine, mais ils viennent de Dieu, par l’Église. Abandonner les jours fériés en dit long sur la pauvreté de la théologie en France. H.B.
Jours fériés @TF1 #JT http://t.co/IAWh5JJSSF #LoiMacron But inavoué : les supprimer tout à fait comme le #dimanche ! Les marginaliser avant.
— Le blog d’H.B. ن (@Le_blog_d_HB) 24 Février 2015