Statut des enseignants : le décret de 50 dans le collimateur
Reçu ce jour. communiqué du snfolc en date du 17 mars. H.B.
18 mars : grève interprofessionnelle et manifestations contre le pacte d’austérité Ce 18 mars nous sommes en grève, à l’appel des confédérations Force Ouvrière et de la CGT, de la FSU et de SUD. Nous sommes en grève et nous manifestons pour faire entendre nos revendications pour l’augmentation des salaires, pour les postes nécessaires pour le service public, pour la défense de notre statut national, pour le maintien des cotisations patronales familiales et la défense de la Sécurité Sociale.
27 mars : le ministre V. Peillon présente au Comité Technique Ministériel des projets de décrets bouleversant les obligations de service et les missions des professeurs.
Les organisations syndicales qui y siègent (FO, FSU, CGT, UNSA, CFDT, SUD) devront émettre un avis sur ces textes : Force Ouvrière votera contre !
8 raisons de voter contre le projet Peillon
1- Temps de présence allongé. Sous prétexte de codifier trois types de missions (d’enseignement, liées à l’enseignement, complémentaires à l’enseignement,) le temps de travail des professeurs sera défini dans le cadre annualisé de la « réglementation générale de la fonction publique », soit 1607 heures!
La référence à des maxima hebdomadaires d’heures d’enseignement ne constitue donc aucunement la garantie indispensable: cela implique que notre temps de présence pourra être allongé sans rémunération supplémentaire! Le ministre veut imposer la pré-rentrée le 29 août…Demain au nom des 1607 heures, pourquoi ne pas nous faire rentrer encore plus tôt ?
2- Perte de garanties nationales, perte de liberté pédagogique
Notre liberté pédagogique s’inscrirait désormais statutairement « dans le cadre du projet d’établissement » : aucun ministre n’avait osé inscrire cela dans notre statut !
C’est la réunionite permanente sans qu’on puisse s’y opposer, ce que nous faisions volontairement deviendrait obligatoire.
3- Perte de rémunérations pour beaucoup
Les décharges statutaires sont presque toutes supprimées, il faudra 10 heures en première terminale pour obtenir une heure de « première chaire », les heures en BTS et CPGE ne comptent plus.
4- Individualisation d’une partie des rémunérations
Les indemnités pour missions complémentaires (sur enveloppe fermée, de 600 ou 1200 euros selon les propos du ministre, moins que la première HSA, 1846,41€ pour un agrégé, 1291,21€ pour un certifié) seront présentées au CA et attribuées sur la base d’une lettre de mission individuelle attribuée par le chef d’établissement !
5. Isolement des professeurs de CPGE pour mette en place un statut spécifique, diminuer leurs rémunérations et préparer le transfert à l’université des CPGE
6- Rapprochement entre les corps pour préparer l’école du socle de compétences
Aujourd’hui les PLP et les certifiés auraient les mêmes missions, et donc demain pourront être indifféremment affectés en LP, collège, lycée. Le ministre veut nous imposer de nous soumettre au conseil écoles-collège, et dit ouvertement vouloir rapprocher le corps des certifiés des professeurs des écoles. C’est la marche au corps unique !
Nous voterons contre parce qu’on n’y trouve pas nos revendications !
7- Aucune revalorisation des salaires et des carrières.
8- Aucune amélioration de nos conditions de travail. La rentrée 2014 est planifiée pour conduire à de nouvelles dégradations : les moyens alloués sont loin de compenser la hausse démographique. Les réformes contestées sont toutes maintenues : lycée, évaluation en cours d’année en langues, STI, livret de compétences…
Ce projet ne doit pas voir le jour !
Ce projet s’inscrit à 100% dans la politique d’austérité et de territorialisation de l’école.
On entend dire que nos droits seraient confortés, voire même comblerait les lacunes des décrets de 50… alors qu’il les abrogerait purement et simplement !
Il s’agit du sort de 400 000 enseignants du secondaire.