Par

Sephora : la terrible régression sociale du travail de nuit

 

Page-de-pub-que-Sephora-se-paye.png

Serpent de mer ! Sephora ne désarme pas dans sa volonté d’ouvrir ses magasins sans contraintes. Dernier épisode en date, une pseudo pétition pour faire pression, pour obtenir que ses salariés travaillent la nuit. Rappelons au passage que l’enseigne appartenant à LVMH travaille déjà le dimanche sur les Champs-Élysées. Mais cela ne suffit pas : elle veut pouvoir y ouvrir également jusqu’à trois heures du matin. Pour donner de la force à l’assaut stratégique, des médias s’engouffrent de manière étrangement concomitante dans la fenêtre de tir. Qu’on nous permette de ne pas trouver tout à fait fortuit ce contexte médiatique parlant à l’unisson.

 

L’affaire a été évoquée sur France 2, sur France 3, sur BFMTV depuis samedi, dans la presse où l’enseigne s’est payée au nom des salariés une page de pub. Le site de Jean-Marc Morandini s’attarde sur la pub Sephora et sur cette étrange pétition des salariés. Lire les commentaires se révèle d’ailleurs fort intéressant. À noter surtout la dérive sémantique suiviste de France 2 reprenant celle du tract-maison de Sephora : on ne parle plus de « travail de nuit », termes pourtant officiels contenus dans le code du travail, mais de « travail le soir ». Dans la pratique, ce « soir » va jusqu’à trois heures du matin. On appréciera.

 

Maître Vincent Lecourt avocat de FO s’alarme :

 

Si le travail de nuit passe au sein de cette enseigne du groupe LVMH, dans quels secteurs du commerce pourra-t-on l’interdire ? Si on ne l’interdit pas dans le commerce là où il ne répond à aucune exigence sociale ou économique, où va-t-on l’autoriser ?

 

Pour l’avocat, le travail de nuit auquel ont désormais accès les femmes au niveau européen, il n’y pas là progrès social mais régression, retour au XIXe siècle, ni plus ni moins.  H.B.

 

Note publiée sur le site de Liberté politique : “Séphora : et maintenant, le travail de nuit !