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Sabbat, dimanche : l’ancre du temps

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Dans le cadre de ses conférences de carême, le Centre culturel de Franklin recevait jeudi 20 mars le père Luc de Bellescize. “À quoi bon la messe ?” telle était la question de cette soirée introduite par Marie-Christine Ory-Lavollée, directrice du CCF. Dans une méditation forte, le père Luc s’est interrogé sur notre rapport à un “temps blessé”, s’est demandé si, plongés “dans une culture du divertissement, dans une jouissance sensible érigée en absolu, culture du bien-être devenue idole de réussite” nous n’étions pas comme des Sisyphe “affairés sans rien faire” roulant sans cesse notre “rocher dans le non-sens d’un temps indéfini” ; si nous n’étions pas entrés dans une “culture de mort”, culture qui n’assume plus le “recueil du temps et qui ne le porte plus dans l’espérance de l’Éternel”. Extrait ci-dessous à propos du jour du sabbat “qui arrache nos jours à leur fugacité”.

 

La vie conduit au port de l’éternité

Pourquoi aller à la messe ? … pour habiter le temps qui passe. Non pas le cueillir … mais pour recueillir la mémoire des jours qui passent et pour les porter dans le jour qui ne passe pas.

« Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier, dit le Seigneur. Pendant six jours tu travailleras, mais le septième jour est un jour de sabbat pour le Seigneur ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre et tout ce qu’ils contiennent. Mais le septième jour il s’est reposé. Voilà pourquoi le Seigneur a béni le jour du Sabbat et l’a consacré.

Quelle est l’ancre du temps qui passe ? Est-ce que le temps est la montre molle des tableaux de Dali qui coule sans cesse comme sous le pont Mirabeau coulent la Seine et mes amours ? Faut-il qu’il m’en souvienne ? Le temps est-il celui de l’horloge au tic-tac implacable qui fait de notre vie une course contre la montre, une fuite contre la mort ?

Le texte de l’intervention ici