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Rétrospectives 2013 à la louche !

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2013 s’en va. Les rétrospectives vont bon train, marronniers faciles pour remplaçants des chefs en vacances. Après la revente des cadeaux de Noël, voici donc les personnalités de l’année, l’événement politique ou le film de l’année. À chaque fois, la même manipulation des listes préétablies, des questions qui se ressemblent en “plutôt”, “plutôt”, des mots élastiques à sens ambigu. 

 

Nous intéresse particulièrement aujourd’hui le dernier sondage BVA qui prétend analyser la division durable des Français à propos du mariage dit « pour tous » réalisé par téléphone et internet à partir d’un “échantillon” de moins de mille sondés. Non à partir d’un access panel précise, en tout petit, le visuel de la méthodologie utilisée. Les résultats sont naturellement à prendre avec la plus grande circonspection. Les rédactions les avalisent pourtant dans une quasi unanimité. (Europe 1 ici, La Croix ici, France Info ici, Le nouvel Obs ici)

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Quel est le problème ? La différence de 2 dans les résultats est niée comme l’indique l’emploi de l’adverbe « parfaitement » plusieurs fois dans l’analyse BVA, comme si le sondage avait abouti à du 50/50. Le pourcentage des favorables au mariage gay se révèle pourtant inférieur au pourcentage des défavorables, est même en baisse par rapport à mai 2013 mais il est présenté en gagnant, en premier dans la phrase laconique de l’analyse, façon de mettre en valeur une fois encore les pro-mariage gay, façon de faire admettre de force ce basculement de civilisation coûte que coûte.

 

Qui a divisé les Français ?

 

Notre expérience, fondée par le terrain depuis plus d’un an, nous permet de penser que les résultats des favorables au mariage gay ont été révisés à la hausse quand ceux des anti ont été revus à la baisse pour arriver à ce semblant de fifty/fifty. Le but ? faire croire que les diviseurs ne sont pas ceux qu’on croit, pas le président de la république qui a imposé la loi, pas le garde des sceaux qui l’a fait voter, pas le premier ministre ni le ministre de l’Intérieur qui ont falsifié l’ampleur de la colère du peuple sorti en masse pour dire non à ce chamboulement de la filiation humaine. Les seuls coupables, les diviseurs seraient les Français de La Manif Pour Tous… La nouvelle opération comm. est dorénavant celle-là avant les élections. Qu’on ne s’y méprenne pas, le diviseur est François Hollande qui a méprisé les Français descendus dans la rue, ignoré l’ampleur d’une mobilisation devenue dès lors durable et plus radicale.

 

Que retiendra même la postérité, vu la médiocrité des résultats de la politique actuelle ? Probablement que François Hollande ne sera rien d’autre que le président du mariage gay.  Beau titre de la gloire, en vérité…

 

Pour l’heure, à quelques jours de 2014, qui verra le réveil des consciences grandir,  ne nous laissons pas faire. Ce qui restera de 2013, oui, ce qui marquera 2013, c’est cette résistance au mariage pour tous, cette mobilisation historique par millions. Voici donc l’analyse que nous proposons à la place de celle de BVA :

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1. L’événement politique de l’année : le mariage et l’adoption pour tous

La courbe ne s’inverse pas. Les Français refusent toujours plus (50% défavorables/48 favorables contre 49/49 en mai 2013) le droit au mariage et à l’adoption pour les personnes de même sexe, soit la loi Taubira.

 

Depuis le 23 avril 2013, les Français ne se sont pas subitement ralliés à l’idée d’un mariage entre personnes de même sexe doublée d’une adoption plénière possible, une fois la loi imposée et votée. Ils sont même un peu plus nombreux – 50%, à y être défavorables, 48 à y être favorables sur un échantillon de 995 interrogés par téléphone et par internet – qu’en mai 2013 avec 1 point de plus pour les défavorables, 1 point de moins pour les favorables.


Le clivage droite/gauche reste important mais les 80% de droite défavorables au MPT face aux 20% d’ailleurs surreprésentés sur la scène politique prouvent qu’une réserve de voix non négligeable peut jouer les trouble-fête aux prochaines élections. Idem pour les 17 % anti MPT  à gauche. H.B.