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Rapport Wirtz : temps de travail décalé, santé en danger

Logo-AFSP 14 juin 2011

L’Institut fédéral allemand pour la sécurité et la santé au travail (BAuA) a publié en 2010 une étude menée par Mme Anna Wirtz concernant l’influence d’horaires de travail plus longs sur la santé et la sécurité des travailleurs.  L’étude, en allemand, et téléchargeable également sur le site de l’Alliance européenne pour le dimanche, révèle leur impact certain. L’Institut fédéral pour la sécurité et la santé au travail (BAuA) recherche et développe les thèmes de la sécurité et de la santé au travail. Le BAuA est une institution de recherche gouvernementale du ressort du Ministère fédéral des Affaires sociales et du travail.  

Dans ce long rapport étayé, les bouleversements du temps de travail hebdomadaire, dus entre autres à la mondialisation, sont analysés scientifiquement avec force chiffres et tableaux : les maux modernes comme le stress ont bien leur source. Les bases traditionnelles de l’organisation du temps de travail volent en éclats, et l’on commence à pouvoir en mesurer aujourd’hui les effets sur la santé. Le rapport du professeur Friedhelm Nachreiner en 2004 faisait déjà autorité. Le voici complété avec grande expertise.

 

Bouleversement des temps de repos  

 

Particulièrement intéressante dans ces deux cent-soixante-sept pages, l’analyse concernant les conséquences du bouleversement des temps de repos, leur changement, en raison d’un travail qui débute par exemple l’après-midi, dans la soirée ou pendant le week-end. Ces nouvelles conceptions des périodes de repos ont de grandes incidences sur la dynamique du travail lui-même. Les modèles dits flexibles, vus hâtivement comme plus souples, avec décalage des heures de travail, est une tendance en augmentation, on le sait bien, avec des heures supplémentaires dans les soirées ou les week-ends (le dimanche !), ces zones pourtant parmi les plus précieuses du temps.

Conséquence directe : très peu de temps ou pas du tout de temps pour la famille, pour les activités sociales, récréatives, pour une participation à des manifestations culturelles. Les mesures d’atténuation du stress au travail grâce à ces ressources sociales peuvent se trouver grandement compromises. Touchées directement par la journée prolongée et/ou les horaires décalés de travail, les activités familiales et les contacts sociaux dont la jouissance se réalise essentiellement la nuit et le week-end : si ces contacts sociaux existent, ce n’est seulement qu’avec des collègues qui ont le même système de temps de travail. Le champ social se rétrécit dramatiquement.

Le décalage des heures de travail hebdomadaires entrave les activités régulières à forte dimension sociale, malmène des loisirs devenus incompatibles avec un temps de travail dans la semaine qui n’est plus fixe. Vraie perte donc plus que réelles avancées, cette flexibilité tant louée ! H.B.