Quand Hellfest 2013 promeut la femme chienne ?
À ceux qui accusent l’autre (1) d’ignorance et de haine au motif qu’il émet un simple signe de protestation ou de critique, répondons par les faits. Une photo vaut parfois mieux que n’importe quel discours. Tout un programme ce groupe Nympherno, n’est-ce pas ? Quelle musique énergique et vitale en effet ! Ces sorcières aux cheveux colorés, crachant le feu, aux poses si artistement obscènes ne servent que la musique métal. Bien sûr.
À ceux qui prennent tous les droits en n’en octroyant aucun à l’autre, refusons l’argument de la fameuse mythologie dont Frédéric Mitterrand s’était tellement gargarisé pour défendre le festival Hellfest en 2010 contre sa majorité. Le sulfureux ministre de la Culture n’avait-il pas lui-même choisi le camp de cette mythologie-là depuis longtemps ?
À ceux qui rappellent de manière univoque, à temps et à contretemps, le combat pour le respect et la dignité humaine, le refusant paradoxalement à cet autre stigmatisé qui ose entrer dans le jeu sans permission, objectons que des paroles sont des paroles : refusons l’ironie là où elle n’est pas. Pas de lecture à plusieurs niveaux quand le premier degré l’empêche si nettement.
Doit-on applaudir à tout rompre ces Nympherno si explicitement nommées par un mot-valise on ne peut plus limpide ? Doit-on applaudir à tout rompre ce monstre Lordi apostrophant une jeune fille dans son “Who’s your Daddy ?” par le doux nom de bitch, de “chienne”, l’avilissant par des éructations d’asservissement bestial, “lui cassant, lui brisant sa volonté pour de bon”, “la traitant comme une brute” ? Qui est ton papa ? Qui est ton père ? vocifère-t-il. L’interrogation qui vaut allégeance à une seigneurie d’un autre type n’est-elle vraiment que rhétorique ? Lourde responsabilité des pouvoirs publics quand ils s’entêtent à répondre par l’affirmative en subventionnant à coups de centaines de milliers d’euros ! H.B.
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(1) J’ai reçu un courrier facebook volumineux. Les messages téléguidés sont tous de même facture, de même format. Une même tactique à chaque fois : renverser les arguments et faire passer la non-violente pour la violente, celle qui sait pour l’ignorante, la respectueuse pour la sectaire et ainsi de suite… Aux premiers courriers, cela ne se voit pas vraiment. Au bout de cinquante missives, ça crève les yeux…