Pèlerinage romain (2)
Hier mercredi, la foule des pèlerins répondait toujours plus compacte comme chaque semaine à l’invitation de l’audience papale. Bien sûr, il faut être muni du sésame, de ce petit carton de couleur qui vous permet d’entrer dans l’enceinte. Nous l’avons obtenu sans difficultés la veille au bureau spécial qui se trouve après le seuil de la « Porte de Bronze » (colonnade de droite de la place Saint-Pierre). Depuis peu, au verso du billet, la prière du Notre-Père récitée en conclusion de l’audience est écrite en latin.
Alors que l’audience n’était prévue qu’à 10h30, la place Saint-Pierre se noircissait de monde dès 7h30 ! La pluie fine mais tenace ne décourageait visiblement personne. Groupes de jeunes, familles avec enfants en bas âge, personnes âgées, diocèses du monde entier, tous convergeaient vers ce moment d’importance, celui où le pape allait dispenser une parole vraie, une parole de vie pendant cette heure de catéchèse. Après avoir salué des personnes handicapées, exceptionnellement dans la salle Paul IV en raison de la pluie, le pape François a sacrifié au rituel tour de la Place Saint-Pierre, embrassant les enfants qu’on lui tendait, bénissant. Sa voiture s’immobilisa soudain tout près de nous. Pourquoi ? Un drapeau argentin déployé par des jeunes avait attiré son regard. Le voilà descendu de la jeep et près d’eux à leur plus grande joie !
« Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?
Après ce grand tour jovial, l’audience commence : le calme est revenu. La lecture de l’évangile de la Résurrection est lu en plusieurs langues, dont le français. Au cœur de ce texte, la phrase des anges aux femmes venues au tombeau au matin de Pâques : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » C’est cette phrase que commente le Saint-Père.
“… Nous en avons besoin lorsque nous nous replions dans une quelconque forme d’égoïsme et d’auto-complaisance ; lorsque nous nous laissons séduire par les pouvoirs terrestres et par les choses de ce monde, en oubliant Dieu et notre prochain ; lorsque nous mettons notre espérance dans les vanités mondaines, dans l’argent, dans le succès. Alors la Parole de Dieu nous dit : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? ». Pourquoi cherches-tu là ? Cela ne peut pas te donner la vie ! Si, peut-être que cela te donnera une joie pendant une minute, un jour, une semaine, un mois… et ensuite ? « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » …”
Cette phrase devait entrer dans notre cœur insistait le pape. Le Saint-Père nous demanda alors de la répéter, de la redire tous ensemble trois fois. Et voici que s’éleva de toute la place Saint-Pierre trois énormes « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? ». Avec foi, la foule obéissante dont j’étais répétait la phrase de l’évangile. Étonnement ! Joie !
A suivre… H.B.