Par

Pas de liberté de conscience pour les maires

La première adoption plénière de deux enfants accordée à deux femmes le même jour que la clause de conscience refusée aux maires par le Conseil constitutionnel prend valeur de symbole. Rien d’une opposition au mariage entre personnes de même sexe, énorme, tenace, qui a tout essayé en un an, n’aura touché son but, n’aura été entendu par le pouvoir. Rien. Les moyens ne manquaient pourtant pas. Mais force est de constater que les postures de principe protégeant la liberté d’expression ne sont que cosmétiques. Rappelons-nous les 700 000 pétitions CESE contre la loi du mariage pour tous niées au début de l’année. Voyons aujourd’hui cette fameuse QPC où la décision des Sages vient comme discréditer ce moyen nouveau de vie participative citoyenne affichée. Des Sages refusant la liberté de conscience, on aura tout vu.

 

Plus grave sans doute la volonté du gouvernement de faire plier autoritairement les récalcitrants. On reste très choqué de voir que des hommes politiques qui avaient pris part au combat contre le mariage gay avec des convictions rares vont se trouver contraints injustement au nom même de la république.  Nous pensons par exemple à des hommes politiques comme Philippe Gosselin ou Hervé Mariton. Les vingt mille élus à qui François Hollande avait pourtant promis le respect de la liberté de conscience sont agressés, heurtés par une telle décision et de manière tout à fait inédite. Bien sûr, ceux dont la conscience est anesthésiée au dernier degré ne peuvent pas comprendre ce qui est en cause. Ils ont tué en eux la fine pointe de l’humain. À quoi bon tous ces  froissements d’âme ? se disent-ils en se drapant dans un cynisme toujours plus noir.

 

Après la surdité dont le pouvoir a fait preuve lors des trois énormes manifestations nationales, mépriser l’intime lieu de discernement des élus vient désigner de manière chaque jour grossissante l’incapacité du pouvoir à faire vivre la démocratie. Les socialistes montrent leur vrai visage : leurs options liberticides éclatent sous nos yeux. H.B.

 

***

Réaction de Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita, sur Radio Vatican.