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Outrage à Notre-Dame : avignonnaises Femen

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Paru sur le site Liberté politique

 

Le procès des Femen s’est ouvert à Paris ce mercredi 9 juillet, tandis que dans la Cité des papes, la provocation artistique monte en scène. Outrage à Notre-Dame, spectacle à Avignon ? À moins que ce ne soit le contraire.


TWITTER a relayé en live les différentes interventions à la barre du tribunal correctionnel, dont celle de Me Delvolvé qui a assuré la défense de Notre-Dame, du recteur et des gardiens du sanctuaire. Dans une tribune parue dans le Figaro, la talentueuse Julie Graziani a fort à propos rendu compte de la lassitude des soutiens zélés du groupuscule féministe après ce happening de trop. Même le soutien financier des premières heures, comme celui de George Soros, se retire au grand dam de « Femen international » qui lance un appel sur Facebook. Crépuscule des Femen ?

 

Inqualifiable surenchère


Seins nus dans une église. Foie de veau pour mimer un avortement. Détérioration de la toute nouvelle cloche. Hurlements là où l’on impose silence et tenue correcte aux millions de touristes. Comment la chose sera-t-elle qualifiée ? Comment sera-t-elle jugée et sanctionnée ? On ne sait (une amende ridicule de 1500 € a été requise). Une chose est sûre, c’est que la surenchère a passé un cap problématique.

 

La liberté d’expression est à géométrie variable en France ; mesurée chichement pour les militants pacifiques de La Manif pour tous, elle s’agrandit XXL chaque jour davantage pour les autres : le délit de blasphème a été fraternellement abrogé, la laïcité à la française s’est absolutisée en un laïcisme coupeur de têtes inédit. Mais il arrive un moment où le haut-le-cœur se transforme en un vomissement irrépressible ; nous en sommes sans doute à ce point avec les faits perpétrés en la cathédrale Notre-Dame de Paris.

 

La tolérance qu’on assassine


Ironie des temps en ce mois de juillet commençant. Il y a de l’idiotie avignonnaise dans ce happening des Femen, celle d’hier comme celle d’aujourd’hui qui sera reprise très sérieusement sur les grandes scènes parisiennes comme à Chaillot par exemple (cf. vidéo).

 

Sous couvert de liberté d’expression, la surenchère autorisée dans l’esthétique de la surprise et de la provocation prend annuellement ses quartiers d’été : elle a plus que jamais droit de cité et continue d’être la seule voie vers le succès médiatique impérieux. Il y faut donc hard, gore, et porno. Comme à Avignon, il s’agit de choquer pour obtenir la visibilité recherchée, même si la grande majorité pense tout bas que c’est objectivement du grand n’importe quoi.


Et tant pis pour notre jeunesse mal en point, spectatrice de ces coupables dérives ! Avignon, Femen, téléscopage intéressant…

 

Qui ne commence à voir pourtant qu’en réalité c’est la fine tolérance à la française qu’on assassine dans ces intolérantes Femen, c’est l’intolérable justifié ? Rappelons que c’est le président de la République qui a choisi le timbre Femen. Rêvons : et si le chef de l’État faisait un geste le 14 juillet en le supprimant ? H.B.

 

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Contenu choquant. Festival 2013.

Ci-dessous extrait de Kabaret warszawski mis en scène par Krzysztof Warlikowski.