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Michel Rocard diffamé par ActUp

 

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Chacun connaît désormais le pouvoir de nuisance d’un groupuscule ultra minoritaire qui affirme défendre la cause du Sida, je veux nommer ActUp. L’association se mêle plus que jamais de dénigrer les déclarations des uns et des autres. La liberté de penser, la liberté de conscience n’ont visiblement pas grand sens pour elle. Dès que vous prenez position contre le mariage des homosexuels, vous avez rejoint le camp des homophobes. Michel Rocard en a fait les frais à ses dépens ces derniers jours ayant osé franchir le Rubicon par ses déclarations libres à l’hebdomadaire Valeurs actuelles. 

Dénonçant « l’homophobie [qui] s’est déchaînée », il confie sa méconnaissance de l’homosexualité, confessant même un certain a priori : « pendant très longtemps, se raconte-t-il, je ne savais pas ce que c’était que l’homosexualité. Quand j’ai découvert que ça existait, j’ai été stupéfait et assez révulsé, et physiquement ce n’est pas mon truc. Mais on a le droit d’être fait différemment ». Il ne s’en montre pas moins sévère avec certains de ses représentants : « J’en veux un peu aux communautés homosexuelles de ne pas s’être contentées du pacs et d’avoir poussé sa revendication jusqu’à des symboles, recherchant un peu une revanche ou la victoire sur les hétéros pour gommer un long passé. La communauté homosexuelle a tort de pousser jusqu’aux symboles qui appartiennent objectivement aux hétéros à raison de ce qu’ils sont. » Il insiste : « Je veux dire à la communauté homosexuelle que je trouve qu’elle est passée de la quête du raisonnable, d’une reconnaissance qu’elle était en train de gagner, à une agrégation des symboles des hétéros et que cela est dangereux parce que la déstabilisation des symboles met à mal les sentiments de communauté et d’appartenance », pouvant aboutir à « une aggravation de l’antagonisme entre les deux façons d’être ».

Émettre l’hypothèse que les homosexuels aient été trop loin dans leurs revendications, aient attaqué des symboles, que n’avait pas dit l’ancien premier ministre de François Mitterrand ! ActUp voit alors rouge et n’en reste pas là. Dans le grand respect qui caractérise ses membres mais qu’ils réclament irréductiblement aux autres pour eux, ActUp met alors en ligne une photo montage stigmatisant Michel Rocard : “Objectivement homophobe” soit deux mots de trop.

Pour traiter quelqu’un d’homophobe – un délit – il faut pourtant des preuves. Si ActUp met en ligne un tel chef d’accusation, non fondé comme le révèlent les propos tenus dans l’interview de VA, ActUp se rend alors coupable de diffamation avérée puisque “objectivement homophobe” est diffusé sans ambiguïté possible. Et à grande échelle se réalisant par écrit et par internet ! L’ancien premier ministre portera-t-il plainte ?

Pour l’heure, l’association militante n’en reste pas là, propose sur sa page web, un jeu odieux où le procès en homophobie se confirme. Sur le même plan, le droit du mariage pour les homosexuels, le combat pour le droit de vote des femmes, l’esclavage ou le droit qu’a eu Michel Rocard d’avoir divorcé trois fois. Niveau de la pensée en dessous de zéro entre amalgames et attaques personnelles indignes.

ActUp comme dernièrement les Femen peuvent tout se permettre sur le sol républicain quand Michel Rocard voit sa liberté d’expression rabotée, quand les catholiques atteints dans leur croyance attendent plus d’une journée un communiqué bienvenu du Ministre de l’Intérieur disant sa consternation. Et pourquoi donc ? H.B.