Mariage pour tous : leurres cosmétiques, faux lâchage de lest
Que ce soit dernièrement sur le site de BFM, sur des sites de débats comme newsring ou de simples forums, toujours la même chanson : mieux vaut marginaliser les opposants au « mariage pour tous » en les diabolisant ultras que d’argumenter ! Mais nous sommes habitués. Que cela vienne des membres du gouvernement perdant la neutralité qui convient au sommet de l’État étonne davantage. Que le ministre d’État de l’éducation nationale s’en prenne à l’enseignement catholique comme il l’a fait ces jours-ci ne rallumera-t-il pas imprudemment une guerre scolaire qui couve toujours quelque peu, quoi qu’en disent naïfs et observateurs veules ? Inquiétudes légitimes…
Agir de manière éthique et responsable
Oserons-nous malgré tout dans ce contexte la question qui fâche ? En quoi l’enseignant d’une école – qu’elle soit catholique ou pas, sous contrat d’association avec l’état ou pas – agirait-il de manière moins éthique et moins responsable (première des « dix compétences » des enseignants) en discutant la vulgate officielle libertaire clouant au pilori parité et égalité qu’un autre enseignant prosélyte de l’homosexualité ? Il y a ici, en tout cas, de quoi philosopher et penser par soi-même, assurément.
Deuxième contrariété. On voudrait faire croire encore que nous n’aurions pas lu les textes de la loi à venir puisque, regardez, les termes de “père” et de “mère” ne disparaîtraient pas en fin de compte. Gare à la nouvelle stratégie mensongère ! Nous demanderons à compter combien de ces termes vont rester, combien vont en revanche sortir des multiples codes modifiés. Le delta maintien des termes « père » et « mère »/mention du terme « parents » sera sans nul doute négatif. Ce lâchage de lest tout récent ne résulterait-il pas d’un vent de panique légitime avant la manif monstre du 13 (comme pour la PMA, subitement pas promise dans la proposition 31) ou d’un essai d’anesthésie d’une foule qu’on croit versatile, manipulable par les médias ? Nous optons évidemment pour la seconde hypothèse.
L’entourloupe du titre cosmétique de Christiane Taubira
Tout cela nous fait penser en définitive à la loi Mallié qui a eu raison du repos dominical. Christiane Taubira utilise les mêmes grosses ficelles. Notre garde des sceaux ne vient-elle pas d’assurer que « dans le titre VII du code civil, qui organise la filiation à la suite du mariage, les mots de “père” et “mère” seraient maintenus » ? L’essai de rendre caduque la principale revendication des opposants au mariage pour tous est pourtant vain. Exactement comme pour le repos dominical où l’on a in extremis, dans le titre précisément pour endormir la fronde des députés, « réaffirmé le principe du repos dominical ». Mais chacun sait bien aujourd’hui que ce ne fut que cosmétique et que l’incantatoire n’a donné aucune force. Impuissance du titre à juguler cacophonie et inégalités instaurées par les dérogations des PUCE !
Qu’on ne vienne pas par conséquent nous berner avec ces histoires de PMA suspendue ou de titre VII ! Ce ne sont qu’entourloupes de législateur aguerri. Nous ne serons pas dupes. Samedi 13, nous occuperons des centaines de milliers de mètres carré à Paris et viendrons dire notre attachement aux termes de père et de mère dans le code civil, et pas qu’une seule fois prononcés du bout des lèvres, comme par concession ! L’engagement 31 du candidat socialiste, avec ces pauvres soixante-cinq caractères d’une ligne et demie, ne saurait lier le président de tous les Français : des millions de mariés ne veulent pas qu’on change leur contrat en cours de route ni la filiation qui en découle. H.B.