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Mariage pour tous : l’incontournable débat

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Mariage pour tous : quelle société voulons-nous ? C’était le thème de l’émission La Voix est libre animée par Alexandre Meyer sur Radio Notre-Dame hier matin.

 

16 000 retours


Parole donnée d’abord à Franck Meyer, maire centriste. Le porte-parole du « Collectif des maires pour l’enfance » fait valoir la grande consultation des maires au sujet d’une possible clause de conscience. Franck Meyer mentionne les « 16 000 retours » obtenus en des délais record. De toute la France, de tout bord politique, de droite comme de gauche. Ce qui est en cause, poursuit-il, c’est qu’« on part de demandes d’adultes » ; le « grand absent, c’est l’enfant. Les dégâts sociaux que les maires ont ensuite à prendre en compte, ils les connaissent et sont, en tant qu’élus proches de leurs concitoyens, les premiers à devoir y remédier ». Première conclusion : ne pas répondre à la fragilité par plus de fragilisation, il y en a suffisamment comme cela.

 

« On peut encore faire mieux dans le pire » !


Éliane Kroukopf, psychanalyste et pédopsychiatre, trouve quant à elle, qu’on « mélange deux choses », le droit des homosexuels et le droit des enfants et pense, au passage, que se superpose à cela une manœuvre de diversion : on s’occupe d’un projet de loi « très dangereux » alors que les « vrais problèmes, on les oublie ». Et de résumer le tout en une formule choc : « On peut encore faire mieux dans le pire » ! La praticienne sait de quoi elle parle et donne dans l’émission des exemples saisissants.

 

Une très angoissante déconstruction de la filiation


Après l’avis de la psychanalyste, l’avis du politique, d’un député, d’Hervé Mariton, député UMP de la Drôme, maire de Crest, ancien ministre, dirigeant le groupe de travail sur le mariage gay et l’adoption créé par le groupe UMP. L’un des fondateurs de l’Entente parlementaire pour la Famille ne va pas par quatre chemins pour souligner à son tour à quel point le projet Taubira est dangereux. À la question : Pourquoi vouloir ce projet ? Hervé Mariton répond par deux hypothèses. L’hypothèse clientéliste où François Hollande a pensé que c’était l’addition de catégories la clé de son élection, l’hypothèse bienveillante, celle de donner des droits supplémentaires à une minorité. Mais « quand on regarde ce à quoi cela conduit on est saisi d’effroi… On arrive par étapes successives à une très angoissante déconstruction de la filiation, à une démolition de constructions juridiques solides… » Le député UMP de la Drôme en veut pour preuve les auditions actuelles du groupe de travail de l’UMP : « Ce qui a le plus retourné l’opinion de mes collègues, « c’est l’effroi, le vertige qu’ont décrit les psychiatres et les praticiens du droit, les psychiatres, d’abord, effarés « de l’effacement de l’altérité chez l’enfant » ; les praticiens du droit, ensuite, décrivant les réalités des constructions juridiques qui seront tellement compliquées qu’elles ne pourront se résoudre que dans la disparition de la notion de famille ». Hervé Mariton s’est étonné pour finir des attaques insultantes dont ont fait l’objet les opposants au projet de loi dont l’Église : « Au motif que l’archevêque de Paris est contre le projet de loi, tous ceux qui sont contre le projet seraient affiliés à l’archevêque de Paris » !


Atteinte formelle à la filiation


Antoine Renard, Président de la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques (CNAFC) a, pour sa part, demandé au président de la république de « renoncer au projet tant qu’un grand débat n’aura pas été organisé sous forme d’États généraux par exemple… On nous fait croire que les François sont mûrs pour une telle loi… Il n’en est rien… La prise de conscience actuelle justifie que le débat soit organisé… Il en va de la dignité de chacun, de la conception de la société. Il en va de l’intime » Et de rappeler une fois de plus qu’un enfant a le droit à ses repères. Or, « dans l’intention, le projet de loi porte une atteinte formelle à la filiation. »


Vers un  retrait pur et simple du projet de loi


Reste la mobilisation à mettre en œuvre. Jean-Frédéric Poisson se montre très déterminé. Pour lui, un  tel projet n’est pas négociable. Son action auprès des députés cherche à obtenir purement et simplement le retrait de ce texte. « On est très au-delà d’un changement d’un point de droit. » Le sujet est très grave, attentatoire au principe éthique, choque profondément les consciences. Le député UMP-PCD des Yvelines ne perd pas non plus l’occasion d’ironiser sur ce « nez rouge » dans la façon dont les choses sont présentées, à propos notamment du pseudo principe d’égalité qui présiderait au mariage des personnes de même sexe. Qu’on ne s’y trompe pas ! Jean-Frédéric Poisson met en garde. Si le principe d’égalité est convoqué, c’est pour pouvoir aller plus loin encore. C’est bien au nom de l’égalité que les homosexuels cherchent à obtenir la GPA (gestation pour autrui) : pour les couples de femmes avoir un enfant grâce à la procréation médicale assistée, c’est évidemment plus simple puisqu’elles engendrent, alors que pour les couples d’hommes il y aurait « discrimination » si l’on peut dire,  puisque « la nature renâcle encore ». Clownesque en effet ! H.B.