Par

Manif Pour Tous du 17 : Revue de non-presse

Manif-pour-tous-_-3.png manif

Trop, c’est trop ! Deux cent mille personnes dans la rue et rien d’autre dans la presse hebdomadaire que ces encarts à la va-vite ou ces dépêches risibles ? Certes, Valeurs actuelles arrive à se distinguer avec ses deux pages papier intitulées « La meilleure façon de se marier… » accessibles en ligne également … Mais Paris Match « La Bataille descend dans la rue », ou l’Express « Nouvelle manifestation contre le mariage gay à Paris » décident de jouer la provocation et l’amalgame, mélangeant à dessein, dans des diaporamas médiocres en ligne, photos de La Manif Pour Tous du 17 avec des photos de la manif de Civitas du 18. Viennent s’y intercaler de surcroît, pour plus de confusion encore, photos d’homosexuels et de lesbiennes s’embrassant, photos des Femen. Le comble de la malhonnêteté est alors atteint. Le Point quant à lui se cantonne de relayer en ligne, successivement, des dépêches de l’AFP ! Beau travail de journalisme, surtout quand on voit que le seul article développé se penchera sur le croustillant des pseudo-violences de l’extrême droite lors de la manifestation du dimanche 18. L’étouffement lamentable du pays réel est bel et bien entamé. Les marbrures de l’asphyxie bleuiront même foncé sévère quand le Président de la république décidera de faire attendre deux cents députés en demande d’audience pour recevoir au plus vite et en grande pompe deux représentants de l’Inter LGBT. Les JT en frémissent encore tout heureux d’avoir pu faire croire que l’octroi de la liberté de conscience aux maires était une bourde présidentielle !

Une force qui va

Quand Gandhi démarra sa marche du sel, qui croyait que ce « fakir séditieux qui grimpait à demi nu les marches du palais du Vice-Roi » pourrait lézarder des monopoles puissants ? Campagnes de désobéissance civile, manifestations non-violentes, grèves de la faim furent d’abord prises comme des gestes de folie sur lesquels il fut alors assez facile d’ironiser. L’on sait pourtant ce qu’il advint : la foule, le geste symbolique. Qui se rit des dignes manifestants anti mariage gay, qui ne croit pas à la force qui va en ce 17 novembre  – et il y en eut – se trompe lourdement, commet une faute grave prenant le risque d’entamer une résistance splendide, haute, vitale. Qui n’entend pas la voix des centaines de milliers de citoyens français s’expose à commettre pire encore, malhonnêteté et mensonge d’État d’autant plus graves que la puissance politique se conjuguerait à la force médiatique pour obtenir une manipulation inouïe, folle supercherie !

Le 13 janvier prochain, la première manifestation nationale des opposants au projet de loi du Mariage pour tous aura lieu à l’aube des discussions à l’Assemblée. Depuis Gandhi l’on sait d’expérience que patience et longueur de temps font plus que force et que rage. Les manifestants du 17 novembre, bientôt ceux du 13 janvier, se préparent à cette patience devant les provocations, à cette longueur de temps qui fera éclater leurs intentions justes. Qu’on s’en convainque : ceux qui battront plus nombreux encore le pavé, au coude à coude toujours, avanceront sans douter, contre vents et marées. Ils se souviendront surtout que dans l’hypothèse pessimiste d’une loi qui passerait tout de même, en force, cette loi votée pourrait encore être retirée sous la pression légitime d’une rue qui ne capitulerait pas. Comme ce fut le cas pour la loi de l’école libre. Cela pourrait donc durer. Des semaines et des mois. La France peut-elle se le permettre ?

Quant à vous, Messieurs les grands-journalistes-de-la-presse-écrite pris en flagrant délit de non traitement  de l’info, ne venez pas vous plaindre qu’on n’achète plus vos journaux. Ce qu’on cherche n’y est pas. H.B.

Photo : H.B.