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“Les Voies du destin” : terminus pour un pardon

 

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Attention, histoire vraie. L’affiche annonce la couleur de la vérité. Et de vérité il est vraiment question, cœur du film. Un ancien officier écossais, Éric Lomax, revient sur les lieux infernaux de son emprisonnement en Thaïlande en 1942. Les tortures qu’il y a subies le traumatisent toujours autant des années durant bien qu’il soit rendu à une vie de paix. Alors même que le bonheur naît pourtant, enfin possible avec Patricia rencontrée dans un train, lui le passionné maniaque des trains, rien n’y fait. Les visions d’horreur, les cauchemars le hantent, le rendent invivable. Il faudra planter à nouveau son regard sans lunettes dans les yeux du bourreau pour que ce qui beuglait en lui finisse par se taire un peu. Pas d’oubli, non, mais un pardon réciproque filmé de manière exceptionnelle. Face à face puissant, pour improbable qu’il soit dans un roman, si vrai dans la réalité de cette histoire-là.


Fresque de près deux heures, Les voies du destin brosse une histoire aux allures romanesques, presque de mélo. Mais ce n’est jamais factice quoi qu’en disent certains critiques de salon. Les regards – magnifique Nicole Kidman – le contraste des rugueux paysages écossais bleutés avec l’ocre d’une Asie étouffante, les pauses de dialogue lent succédant aux scènes d’action, aux passages de travaux forcés et de tortures insoutenables, forgent un film d’une construction remarquable doublée d’un jeu d’acteurs époustouflant. Chaque image, chaque plan esthétise sans jamais trahir ni manipuler.


Le courage d’Éric Lomax relève d’un exceptionnel qui ne doit pas être boudé. Qui aurait l’outrecuidance de reprocher les larmes qui coulent, l’émotion qu’un coeur intelligent ne peut contenir ? Les rails de cette odyssée-là vous conduisent vers une rédemption épique, troublante, gare d’un homme et d’une femme portés par un amour qui vainc tout. Une leçon par l’exemple pour le terminus d’un nouveau départ. H.B.

 

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Les Voies du destin, de Jonathan Teplitzky, avec Colin Firth, Nicole Kidman, Jeremy Irvine, Stellan Skarsgard et Hiroyuki Sanada.

Lire sur le site de Direct matin : “Les Voies du destin : guérir par le pardon”