Le shabbat ou la libération de l’esclavage du travail
Il n’est pas souvent de conférence dédiée au dimanche mais il peut y avoir parfois ici ou là de fort belles parenthèses. Comme par exemple lors du colloque mis en ligne par KTO sous le titre « D’hier à aujourd’hui : quel héritage, quelles promesses ? ». Le colloque s’est déroulé le 1er février dernier au Collège des Bernardins. À 1:06:58 de la vidéo ci-dessous, le père Frédéric Louzeau veut situer son propos sous l’autorité de la Parole de Dieu, sous deux « Paroles » de l’Ancien Testament. Le professeur de philosophie et de théologie convoque alors le décalogue et plus précisément, « deux préceptes », le commandement vis-à-vis des parents, le commandement vis-à-vis du sabbat :
« Souviens-toi du jour du sabbat pour le consacrer. Six jours tu serviras et tu feras toute ta besogne, et le septième jour est sabbat pour le Seigner ton Dieu. Tu ne feras aucune besogne toi et ton fils, et ta fille et ton serviteur, et ta servante et ton bétail et ton immigré qui est dans tes portes, car en six jours le Seigneur a fait les cieux, et la terre et la mer, et tout ce qui est en eux. Et il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et il l’a consacré. »
Et voilà maintenant ce qui suit immédiatement, le commandement vis-à-vis des parents :
« Honore ton père et ta mère afin que se prolongent tes jours sur le sol que le Seigneur ton Dieu te donne » (Ex. 20, 8 sqq.)
« Ce sont les deux seuls commandements positifs des dix Paroles, ce sont des commandements centraux, centre du décalogue, commandements charnières entre les commandements par rapport à Dieu lui-même et les commandements par rapport au prochain ; ce sont des commandements qui sont complémentaires l’un vis-à-vis de l’autre. On pourrait dire que le commandement envers les parents est adressé à l’homme en tant qu’il fils ou fille mais que le commandement du sabbat est adressé à l’homme en tant qu’il est père ou mère et qu’il a une responsabilité sur des fils, des filles, des serviteurs, des servantes, toute une maison. (…)
Consécration pour Dieu, bénédiction pour l’homme
(…) Le premier aspect du sabbat, fondamental, c’est qu’il est consécration pour Dieu. C’est un commandement vis-à-vis de Dieu d’abord. Reconnaissons que la vie n’est pas le fruit du travail, de l’homme, mais qu’elle est de Dieu, qu’il la donne en abondance. Mais tout de suite je rajoute qu’il y a un deuxième aspect qui lui est semblable et qu’on ne peut pas séparer, que le sabbat est aussi bénédiction pour l’homme. Il est consécration pour Dieu, bénédiction pour l’homme. Cette bénédiction est précisée, je l’ai lue mais je la résume : C’est la libération du fils, de la fille, du serviteur, de la servante, du bétail et de l’immigré. C’est la libération des esclaves. Le septième jour, tous ceux qui travaillent dans la maison même les serviteurs et les servantes, même l’étranger, même les animaux doivent être libérés de l’esclavage du travail. Et la comparaison des deux commandements permet de préciser que cette libération du sabbat, c’est la libération pour devenir enfant de Dieu, le sol que le Seigneur ton Dieu te donne. Ce qui est en jeu c’est la liberté des enfants de Dieu…»