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Le pape élève la voix pour que se taise le bruit des armes

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Samedi 7 septembre 2013, demain donc, le pape François demande expressément une journée de jeûne et de prière aux catholiques du monde entier. Cette demande a été annoncée lors de l’Angélus du dimanche 1er septembre. Le pape a, lors de ce rendez-vous ritualisé, élevé « la voix pour que se taise le bruit des armes ». Un tweet de notre pape élu un 13 mars, « quase ao fim do mundo », « cherché aux confins du monde », tweet reprenant les paroles de Paul VI à l’ONU « Plus jamais la guerre, never war again » a continué dans la semaine de mettre la pression, d’expliciter la démarche initiée du sommet même de l’Église, sans intermédiaire. Comme l’a dit un curé de paroisse ces jours-ci, le Saint-Père a pris tout le monde de court et n’a laissé guère de temps de préparation. Malgré tout, le réactif diocèse de Paris s’unira à la veillée de Rome en la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, de 19h à 22h. Comme quoi, les réseaux sociaux et la télévision accélèrent tout parfois de manière heureuse et peuvent désormais jouer un rôle efficace de courroie de transmission directe entre le pape et son milliard trois d’ouailles.

 

Premier samedi du mois


Il se trouve que ce samedi 7 n’est pas n’importe quel samedi. Samedi, « jour-Marie » comme disent certains quand le dimanche est pour eux « le jour-Dieu ». C’est le premier samedi du mois, ce jour dédié de manière traditionnelle à la Mère de Dieu et à son cœur douloureux et immaculé. S’ajoute à cela, la force d’un calendrier particulier : le 8 septembre, fête de la Nativité de la Vierge Marie, tombe cette année un dimanche. Or, le dimanche primant sur la fête, voici que la fête sera souvent célébrée de manière providentielle la veille du 8 septembre soit ce samedi 7 (1) jour de prière universelle ! Triple raison donc de supplier la Vierge Marie pour la paix. Les raisons d’invoquer « l’Étoile du matin », la « gardienne de la Foi », sont en effet pressantes. Une guerre civile atroce fait rage en Syrie et l’intervention occidentale prévue inquiète l’Église au plus haut point dans ses possibilités de guerre généralisée, de guerre mondiale ; elle le dit, elle l’écrit.

 

Pour mémoire, la dévotion au cœur douloureux et immaculé de Marie renvoie aux messages des apparitions reconnues de Fatima dont un volet demandait la consécration de la Russie par le pape et les évêques du monde entier au Cœur immaculé et douloureux de Marie. Les luttes énormes dans lesquelles est plongé notre monde aujourd’hui ont quelque chose de tellement ultime, l’autodestruction devient tellement possible, qu’on pense inévitablement à l’Apocalypse mais également, encore et encore, à ce troisième secret de Fatima qui « appartiendrait », nous dit-on pourtant, « au passé ». Clos ce message ? Je ne l’ai jamais cru

 

Je le pense d’autant moins que les paroles de renonciation de Benoît XVI lors du dernier angelus public y renvoient de manière à peine voilée : « Le Seigneur m’appelle à cette ascension d’un mont, à me consacrer encore davantage à la prière et à la méditation» a-t-il dit. Dans une précédente note j’avais déjà écrit que Benoît XVI avait vécu une expérience forte lors de son voyage Fatima. Abîmé dans la prière, le Saint-Père avait à l’évidence touché à Fatima quelque chose d’exceptionnel. L’expression « ascension d’un mont » lors de sa stupéfiante renonciation, très mystique bien sûr, m’a donc frappée par la ressemblance avec le si controversé message de Fatima que nous transcrivons ci-dessous :


« Après les deux parties que j’ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre-Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche ; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; mais elles s’éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de lui ; l’Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d’une voix forte : “Pénitence ! Pénitence ! Pénitence !”. Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu quelque chose de semblable, à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant, à un Évêque vêtu de Blanc, nous avons eu le pressentiment que c’était le Saint-Père.

(Nous vîmes) divers autres évêques, prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s’ils étaient en chêne-liège avec leur écorce ; avant d’y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin ; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches ; et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes.

Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s’approchaient de Dieu. »

La prophétie de Fatima n’est pas close


Pour qui a lu et médité l’Apocalypse avec un maître, mais aussi sœur Faustine et son Petit journal, il y a parenté évidente. Sans rentrer dans des analyses catastrophistes indignes de l’espérance d’un chrétien, force est de constater que le pape argentin dans son appel exceptionnel à la prière demain rejoint les papes polonais et bavarois à sa façon. Vision d’éternité, toujours actuel comme l’est le livre de l’Apocalypse, le message du troisième secret continue de parler : l’homme en blanc attaqué par des armes à feu et des flèches n’est sans doute pas seulement Jean-Paul II. Tous les papes sont concernés par cette vision. Force est de constater que le pape François a tout de suite dès son élection parlé de l’Enfer, qu’il bouscule tout le monde avec une urgence qu’il convient de voir en face, que sa dévotion mariale est de tous les instants.

 

Demain 7 septembre, le pape appelle avec cette journée de jeûne à la pénitence comme le demande la Vierge Marie, toujours et partout, où qu’elle apparaisse. Haut les cœurs ! Rien n’est écrit. Les prophéties sont conditionnelles. Les catastrophes peuvent toujours être évitées. Prions. Jeûnons. Intercédons. Répondons donc présents avec ferveur à l’appel du pape ; accompagnons le Saint-Père comme le pape émérite dans leur « ascension du mont » au sommet duquel est érigée la Croix glorieuse de notre Sauveur. Il s’agit de se convertir, d’aider les autres à se convertir. Demain, dans le monde, les chrétiens se mobiliseront en une expérience de Salut exceptionnelle. Un Salut pour tous, donné à tous. H.B.

 

(1) Pär exemple à la Chapelle de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, rue du Bac à Paris. L’annonce en a été faite à la fin d’une messe.