Le grand calvaire de Plougastel-Daoulas s’illumine

Categorie: L'art contemple la Bible

Du 2 au 5 août 2012, le grand calvaire de Plougastel-Daoulas (29) reprend des couleurs grâce à un dispositif scénique exceptionnel, « Quand les calvaires s’illuminent ». Les pierres de son granit, de Logonna ou de Kersanton, se parent de lumières multicolores. L’association des « Sept calvaires monumentaux de Bretagne » met tout en œuvre pour faire vivre, cet été encore, l’un des éléments clés d’un « patrimoine historique emblématique de la Bretagne ». Rappelons que le président de l’association, Dominique Cap, est aussi le maire de Plougastel. L’inauguration de l’événement a attiré ce soir, à la nuit tombée, de nombreux spectateurs.

Tout commence dans le bruit et la fureur des armes, des bombardements de la Libération, par les dernières vicissitudes de cet « évangile de pierre » qui ont bien failli le mener à sa quasi destruction. C’est d’ailleurs le soldat John Davis Skilton, conservateur du musée de Washington dans le civil, qui entreprit de participer aux opérations de conservation et de restauration de l’œuvre;

Mourir pour vivre

Le calvaire fut érigé en 1604. Il s’inscrit dans un ensemble de douze grands calvaires construits entre 1450 et 1630. Retour en arrière, plus loin encore dans le temps. Le son et lumière fait la part belle à l’origine de sa construction. L’épidémie de peste en 1598 décimait près d’un tiers de la population de la presqu’île. Le monument serait ainsi le résultat d’un vœu formé par le seigneur de Kereraod qui promit d’établir un somptueux calvaire s’il était le dernier à être victime de la terrible maladie. « Mervel da veva » était sa devise, « Mourir pour vivre ».

Le calvaire à travers ses personnages sculptés en vingt-huit scènes raconte essentiellement la vie du Christ. Les évangélistes sont mis à l’honneur à chaque contrefort du monument. Des sept calvaires, celui de Plougastel-Daoulas possède des originalités remarquables comme la scène des saint Roch et de saint Sébastien invoqués contre la peste ; le groupe de Véronique retenu par André Malraux dans « Le musée imaginaire de la Sculpture mondiale » ; le mariage de Marie et Joseph ; Katell Golet attirée dans la gueule de l’Enfer. H.B.

Photos : H.B.

Spectacle à 22h30, trois fois 10 mn avec battement de 5 mn entre chaque projection pour trois des quatre faces du calvaire (face Est : l’Incarnation avec l’Annonciation, le Mariage de la Vierge Marie et Joseph, la Nativité, la Présentation au temple), face Sud (le Lavement des pieds, la Cène, le voile de sainte Véronique, le Portement de Croix…) et face Ouest (la Résurrection, les saints anti-pesteux, la gueule de l’Enfer…). La face Nord, la plus proche de l’église, n’est pas illuminée (les étapes de la Passion). Commentaire des scènes à 23h30.