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Le dimanche chrétien : un geste d’audace révolutionnaire

 

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Benoît XVI, dont certaines langues acérées avaient fait un peu vite un “pape de transition”, dure et  tient bon. Voilà déjà sept ans que Joseph Ratzinger a été élu pape. À l‘audience générale du 18 avril, il a remercié tous ceux qui lui avaient envoyé de chaleureux voeux d’anniversaire. Un vaticaniste italien, Sandro Magister, revient sur ces sept années et offre une très belle note intitulée “Au bout de sept ans : le secret du pape” insistant sur la profondeur des homélies du pape bavarois. Extrait …

 

“De tout ce que dit Benoît XVI, ses homélies sont ce qui fait le moins parler. Il les prononce pendant la messe, dangereusement près, donc, de ce Jésus qu’il montre vivant et présent sous les apparences du pain et du vin, de ce Jésus qui – c’est ce qu’il prêche inlassablement – est celui-là même qui expliqua les Saintes Écritures aux pèlerins d’Emmaüs, tellement semblables aux hommes égarés d’aujourd’hui, qui se fit reconnaître par eux à travers la fraction du pain, comme dans le tableau du Caravage qui se trouve à la National Gallery de Londres, et qui disparut aussitôt qu’il eut été reconnu, parce que la foi est comme cela, elle n’est jamais une vision géométriquement perçue, elle est un jeu inépuisable de liberté et de grâce. 

À la foi inexistante ou faible de tant d’hommes et de femmes d’aujourd’hui, aux messes banalement réduites à des baisers de paix et à des assemblées solidaires, le pape Benoît XVI veut offrir la foi consistante en un Dieu qui se fait vraiment proche, qui aime et pardonne, qui se fait toucher et manger. 

Cette foi-là, c’était aussi celle des premiers chrétiens. Benoît XVI l’a rappelé lors de l’Angélus d’il y a deux dimanches. La décision de faire du dimanche le “Jour du Seigneur”, a-t-il expliqué, a été un geste d’audace révolutionnaire précisément parce c’est un événement extraordinaire et bouleversant qui est à son origine : la résurrection de Jésus et son apparition aux disciples en tant que ressuscité chaque “premier jour de la semaine”, c’est-à-dire le jour du début de la création.”