Le dimanche au coeur de l’été
Beau le « blanc manteau des églises » en France ! Alors que la Nuit des églises a battu son plein ce week-end, un petit sanctuaire dans le sud de la France honore en ce 8 juillet Notre-Dame du dimanche avec une simple prière :
Notre-Dame du Dimanche,
Faites que mon âme soit une belle vigne,
Préservée de la maladie, des soucis trop matériels,
Débarrassée de la mauvaise herbe du péché
Et porteuse de fruits éternels.
Radio Notre-Dame lance quant à elle une très belle série d’été, GPS Grand Patrimoine du Sacré. De Lisieux à Nevers, en passant par Pontmain et Sainte Anne d’Auray, Notre-Dame de la Salette, la radio chrétienne propose « un voyage sur la terre de Notre-Dame et de ses plus beaux sanctuaires ». Extrait de la première série consacrée à Lisieux et à Alençon où vivait la famille Martin. Le recteur de la basilique, le père Hénault-Morel, s’entretient avec la journaliste de RND de la modernité des parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de leur façon de vivre le dimanche :
Les époux Martin, des catholiques sociaux de leur temps
« Si la famille est un noyau tellement important pour la vie des hommes et des femmes de notre temps comme de toujours, c’est bien dans une relation de la famille non pas close sur elle-même mais intégrée dans une vie avec les autres, dans une vie sociale comme on le voit pour les parents Martin qui avaient une belle présence dans le pays d’Alençon, avec une assez grande attention, de l’un et de l’autre, à la question sociale. Ils étaient – plus on étudie les documents historiques plus on le voit – ils étaient des catholiques sociaux de leur temps. Ils étaient parmi les plus ardents à s’engager sur ce terrain-là surtout par les Conférences de saint Vincent de Paul d’Alençon dont ils étaient les promoteurs. Louis était aussi parmi les tout premiers avec d’autres à lancer des cercles d’ouvriers. Ils étaient engagés dans l’attention et la préoccupation de leurs contemporains. »
(…)
« Au niveau de la manière de vivre des époux Martin, il y avait une assez grande modernité : tous les deux travaillaient, à la fois distinctement et puis très vite aussi en collaboration, car Louis a été associé à l’entreprise de la dentelle pas seulement pour la commercialisation mais aussi pour le dessin des motifs de dentelles et la préparation des vélins qui étaient les supports sur lesquels les ouvrières travaillaient. Lui étant artiste de tempérament, il préparait ce travail-là. Il y a donc une certaine modernité, dans les rapports travail et vie de la famille. L’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle était déjà un problème important pour eux.
Sauvegarder dans la vie des ouvriers, des professionnels, cette rupture
C’était une des raisons pour lesquelles ils étaient très attachés au dimanche. Même en soirée, de nuit, on voit Zélie écrire à ses amies, prendre ce temps pour la vie familiale. Équilibre entre la vie familiale et le reste de l’existence, qui est très typique de la modernité, ils le ressentaient très fort. Les aléas de l’économie avec la grande crise qui accompagnait les années 1870 ont fait que les soucis professionnels ont pu exister un moment dans leur vie. Ce sont des hommes et des femmes qui travaillent et ils doivent trouver cet équilibre, y compris dans la vie conjugale. De ce point de vue, on ne sent pas trop de décalage.
Tout comme les débats autour de certains choix. J’évoquais le problème du dimanche, et du temps libre. Quand on étudie la question du dimanche dans leur vie, en particulier dans celle de Louis, ce n’est pas seulement le respect du précepte de l’Ancien Testament de respecter effectivement ce jour du Seigneur, mais c’est aussi savoir sauvegarder dans la vie des ouvriers, des professionnels cette rupture, qui est ce temps assez essentiel pour se refaire, pour avoir une vie de famille, pour avoir d’autres activités que l’unique activité professionnelle. Cela a aussi une pertinence, semble-t-il, les mêmes motifs, motifs qui animaient les parlementaires à l’époque, se retrouvent aujourd’hui dans les débats contemporains. »
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