Le blog-notes de Radio Notre-Dame
Le blog-notes du 8 décembre 2014 – La crèche, combien de divisions ? (A 3:45 sur le site de radio Notre-Dame en réécoute).
Louis Daufresne : Le tribunal administratif de Nantes a donc ordonné que la crèche placée dans le hall du conseil général de Vendée soit enlevée. Cela fait réagir Hélène Bodenez du blog Raison garder. Vous parlez de coup de Jarnac. Comment l’interprétez-vous ?
Hélène Bodenez : Oui, un coup de Jarnac. Réponse du berger à la bergère après l’affaire de l’enlèvement du Tree de Mc Carthy Place Vendôme ? Peut-être, je ne sais. En tout cas, le coup de Jarnac, nous le savons, vient de la Libre pensée par la voix de son président vendéen Jean Regourd. D’une obédience dont la surface a l’air inversement proportionnelle à son pouvoir de nuisance ! Rappelons au passage que c’est cette même association qui est en guerre ouverte contre les subventions de l’État aux écoles privées catholiques. Il faut les écouter sur France culture le dimanche dans l’ennuyeuse émission Divers aspects de la culture contemporaine confiée en alternance aux différentes obédiences maçonniques et de libre pensée.
L.D. : Beaucoup se sont déjà indignés de ce jugement de Nantes en prenant des axes divers, le multiculturalisme, le laïcisme faisant la peau à la laïcité. D’ailleurs Philippe de Villiers sera notre invité demain dans le Grand témoin. Il en parlera certainement. Et vous comment voyez-vous l’affaire ?
H.B. : Jamais crèche n’a sans doute paru plus insupportable qu’en 2014 ! Jamais. Pourquoi ? Parce que la crèche chrétienne est un concentré d’humanité et que toutes ces obédiences soi-disant expertes en droits humains et en lecture symbolique savent y voir exactement ce qu’il faut y voir. Et elles fulminent.
L.D. : Et qu’est-ce qu’il faut y voir alors ?
H.B. : Un lieu pauvre de nourriture. La crèche chrétienne ? C’est le rappel annuel de l’événement de Bethléem il y a 2000 ans, « Beth – léem » « la maison du pain ». Ceux qui ont lu Edith Stein savent surtout que plus loin que la crèche il y a la croix, que les langes figurent le suaire, que l’enfant dans la mangeoire figure le corps du Christ bientôt donné en nourriture, la vie donnée en abondance pour que l’homme ne meure pas. L’âne et le bœuf réunissent symboliquement les juifs et les gentils, mystère du Salut donné à tous. Les mystères indissociables de l’Incarnation et de la Rédemption y sont tout entiers profondément concentrés. Cette visibilité-là, donnée à contempler chaque mois de décembre jusqu’au 2 février, est aujourd’hui devenue par son message, intolérable.
L.D. : Pourquoi ?
H.B. : Car nous sommes dans la société du mariage pour tous bien sûr voté avec soutiens occultes, nous le savons. Dans une société du genre qui s‘apprête quoi qu’elle dise à autoriser la PMA et la GPA, voilà qu’une antique représentation, celle de la Sainte Famille, vient exposer littéralement, presque guoguenardement pour ces gens-là, la persistance de l’humain vrai : un homme, une femme, un enfant. Voilà, Louis, le terrible ennemi de l’invisible Libre pensée ! La crèche, combien de divisions ?