Par

Le blog-notes de radio Notre-Dame

Radio Notre-Dame

Le blog-notes du 20 octobre 2014 Dimanche, jour cardinal !

 

Par écrit, les réécoutes et les podcasts dysfonctionnant et tronquant mon intervention.

 

L.D. : Il y a le temps des vacances, mais aussi le temps du dimanche. Et, Hélène Bodenez, du blog Raison garder sait bien de quoi elle parle, le repos dominical qui est toujours d’actualité. Dans une conférence de presse mercredi dernier, le ministre de l’économie a pris dix minutes pour en parler justement. Pour dire quoi ?

H.B. Oui, et le vocabulaire employé en dit long sur la stratégie en cours. Logique d’assouplissement, de flexibilité. Le gouvernement veut faire passer qu’en donnant plus de liberté aux consommateurs on veut du bien aux salariés. Ironique inversion : c’est le repos du dimanche bien entendu qui célèbre l’homme libre. Voilà qu’on entend imposer que sa liberté, il la trouvera dans la consommation. Emmanuel Macron utilise les mêmes trucs lexicaux que ses prédécesseurs quand il affirme qu’il faut laisser « respirer les territoires » comme si un territoire ça respirait ! Le repos dominical est la « respiration » de l’homme dans la semaine de sept jours. Ne mélangeons pas tout.

 

Mais le principe est réaffirmé ?

Sans doute, mais c’est cosmétique. Leurre qui endort ceux qui ne veulent pas voir en face qu’on va vers la généralisation des dérogations avec une politique de petits pas. Les dominos des secteurs tombent, l’un entraîne l’autre.

 

Les sondages révèlent que les Français sont favorables à l’ouverture des magasins le dimanche ?

Souvent payés par les grandes enseignes. Sondages aux questions biaisées. La CFTC et Famille chrétienne en savent quelque chose quand pour le sondage commandé ils avaient dû en 2009 se battre pour poser leur question. À la question « Souhaitez-vous que les magasins ouvrent le dimanche ? » les Français répondraient donc par l’affirmative ». Comme si un magasin ouvrait ! Effacé le salarié qui l’ouvre ! Mais à la question « Vous, voudriez-vous, travailler le dimanche ? » Le non est massif. Les pro-ouverture du dimanche oublient vite la règle d’or de ne pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas qu’on leur fît.

 

C’est pas catho de défendre le dimanche dans une société laïcisée ?

Non, car l’on peut très bien comprendre que la dimension humaniste du dimanche s’est imposée avec ses bienfaits sociaux, culturels : dans les liens qu’on consolide en ce jour de rencontres, dans ce don qu’un jour de gratuité offre, dans la fortification du spirituel en nous. Dans notre société éclatée toucher au dimanche attaque le reste de son vivre-ensemble, de sa protection de la famille. Gond de la semaine, le dimanche est un jour cardinal.

 

Mais on permet un plus aux volontaires qui auront des compensations. Que répondre à la logique du “puisqu’on n’enlève rien” ?

Miroir aux alouettes encore. En Irlande, il n’y a plus de dimanche depuis longtemps. Le but de tout cela c’est d’arriver à créer la consommation du dimanche qui fera du dimanche à terme un jour comme un autre. Et puis si ! On enlève quelque chose : on vous concède encore le repos hebdomadaire, mais pas le repos dominical, soit le repos hebdomadaire donné un même jour, en même temps, pour tous. C’est sur cela que le travail le dimanche fait main basse, ce « en même temps » si précieux. H.B.