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La Manif Pour Tous ou la force de la non-violence

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On ne le sait que trop ! Et alors ? Keep calm ! Oui, le pouvoir en place soutenu par des médias rigolards [1] ment et nie la réussite exemplaire de La Manif Pour Tous. Oui, les analyses des chiffres et des événements du dimanche 24 mars ne sont pas sur le devant de la scène médiatique et pour cause : photos floues et retouchées, étranges “gars” se mêlant aux CRS (comme une sorte de milice ?) organisant le désordre du côté des Champs-Élysées en vue de discréditer le collectif. Oui, nos 700 000 pétitions CESE sont déjà oubliées !

 

Et même que – honte à lui –  l’appel de Ruquier a été devancé ! La manifestation devant le Sénat jeudi dernier n’a pas été relayée par les JT comme elle aurait dû l’être. Le fut en revanche, la prière à genoux de Civitas. L’amalgame malhonnêteSenat-TD.png c’est maintenant !

 

Mais gardons notre calme. Pour ceux qui en douteraient, La Manif Pour Tous est non violente mais ne lâchera rien. La loi Taubira sera retirée, c’est notre espérance. Que Frigide Barjot soit honteusement censurée ou pas !Frigide et les roses - Sénat Et pour nous convaincre de la force de la non-violence, relisons Gandhi, relisons Martin Luther-King et relisons également un pape catholique … Paul VI ! Restons mobilisés. Dans le doute vérifions les informations qui circulent sur le net via les comptes Twitter ou Facebook de La Manif Pour Tous ou son site officiel. H.B.

 

[1] On n’est pas couché du samedi 6 avril où Ruquier appelle à ne plus passer le moindre micro à Frigide Barjot ! curseur à 10′.

 

Photos : H.B.

Rassemblement devant le Sénat, jeudi dernier.


 

Paul VI, Message pour la Paix, 1er janvier 1978, extrait.

 

… Mais Nous voulons évoquer maintenant un second phénomène, négatif celui-là, et qui coexiste avec le premier : c’est celui de la violence, passionnelle ou cérébrale. Ce phénomène se répand dans la trame de notre civilisation moderne, profitant des facilités dont bénéficie le citoyen dans son activité pour attaquer et frapper, habituellement avec traîtrise, le citoyen-frère qui fait obstacle légalement à son propre intérêt. Cette violence, que nous pouvons aussi appeler privée, même si elle est astucieusement organisée en groupes clandestins et factieux, prend des proportions préoccupantes, au point de devenir une habitude. On pourrait lui donner le nom de délinquance, à cause des expressions anti-juridiques qu’elle revêt, mais les manifestations qu’elle déploie depuis quelque temps et en certains milieux, exigent une analyse propre, très diversifiée et difficile. Elle provient d’une décadence de la conscience morale, non éduquée, non assistée, imprégnée généralement de pessimisme en ce qui concerne la société, qui a éteint dans l’esprit le goût et les exigences de l’honnêteté professée pour elle-même, et aussi ce qu’il y a de plus beau et de plus heureux dans le cœur humain, l’amour, oui, l’amour véritable, noble et fidèle. Bien souvent la psychologie de celui qui est violent se développe à partir d’une racine perverse de l’idée de vengeance, et donc d’une justice insatisfaite, baignant dans des pensées amères et égoïstes, et avec une tendance à rechercher, sans scrupule et sans frein, n’importe quel but. Le possible remplace l’honnête. Le seul frein est la peur d’encourir quelque sanction publique et privée. Voilà pourquoi le comportement habituel de cette violence est celui de l’action cachée et de l’acte vil et traître qui favorise la violence elle-même par le fait de son succès impuni.

 

L’explosion d’une énergie aveugle


La violence n’est pas la véritable force. Elle est l’explosion d’une énergie aveugle, dégradant l’homme qui s’y abandonne, en l’abaissant du plan de la raison à celui de la passion; et même quand la violence conserve une certaine maîtrise de soi, elle cherche des voies ignobles pour s’imposer, les voies de l’embûche, de la surprise, de la domination physique sur un adversaire plus faible et peut-être sans défense; elle profite de la surprise ou de la frayeur de la victime en même temps que de sa propre folie; et s’il en est ainsi entre les deux adversaires, quel est le plus vil?

Il faut aussi considérer un aspect de la violence érigée en système «pour règlement de comptes»: ne recourt-elle pas à des formes abjectes de haine, de rancune, d’inimitié qui constituent un péril pour la vie en société et qui disqualifient la communauté dans laquelle elles détruisent les sentiments d’humanité qui forment le tissu fondamental et indispensable de toute société, qu’il s’agisse de la famille, de la tribu, de quelqu’autre communauté ?

 

Antisociale


La violence est antisociale de par les méthodes mêmes qui lui permettent de s’organiser selon une complicité de groupe: la loi du silence y est le ciment qui en assure la cohésion et le bouclier qui la protège. Un sens dégradant de l’honneur lui confère un semblant de conscience. C’est là une des déformations, aujourd’hui répandues, du vrai sens social qui, avec le secret dont elle s’entoure et la menace de vengeance implacable, recouvre certaines formes d’égoïsme collectif. Celui-ci se montre méfiant vis-à-vis de la légalité normale et toujours habile à en déjouer l’observance. Par la force des choses, peut-on dire, il prépare des entreprises criminelles qui dégénèrent parfois en gestes impitoyables de terrorisme marquant l’aboutissement de cette voie erronée que l’on a suivie et provoquant des répressions peu souhaitables. La violence conduit à la révolution, et la révolution à la perte de la liberté. C’est autour d’un axe social erroné que la violence étend son développement fatal. Elle éclate comme une réaction de force, non dépourvue parfois d’impulsion logique; mais elle finit par se retourner contre elle-même et contre les motifs qui ont provoqué son intervention. Il faut sans doute rappeler ici la phrase lapidaire du Christ contre le recours impulsif et vengeur à l’épée: « Tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive » (Mt 26, 52). Ne l’oublions donc pas: la violence n’est pas la véritable force. Loin d’exalter l’homme, elle humilie celui qui y a recours…