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L’été, le temps lent propice à la poésie

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Béatrice Marchal, lauréate du Prix Troubadours, nous livre avec Équilibre du présent un recueil de poèmes simples et beaux. Les relisant à la faveur d’un temps plus lent, je me dis que décidément je les aime ces fragments accessibles et exigeants, chantant une nature grosse de ces arbres médiateurs, bouleaux, pins, chênes, magnolias. Oui, comme nous y invite la quatrième de couverture, restons bien “attentifs à la poésie des scènes de la vie quotidienne saisies sur le vif et aux liens de toute nature qu’au fil du temps nous tissons avec les êtres – mère, père, enfant, ami, conjoint – autant que nous en sommes tissés.”

 

II

À mon père

 

Le vieux chêne

au bord du chemin

enfonce dans la pente un fût

couvert de feuilles et d’humus

 

En prévision de sa coupe lointaine

tu nous rappelles le lieu de sa base

tu rêves à la taille de la bille

Je l’imagine veinée lisse et dure

 

Matière brute et sourde

au chant de l’oisau sur la branche

soubassement solide et nécessaire

forme de ta puissance paternelle