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L’avenir du dimanche entre les mains des catholiques

 

 

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Le député Richard Mallié était le 29 septembre dernier l’invité de Radio Notre-Dame. L’antenne du diocèse de Paris, qui a généreusement relayé la voix des opposants du travail du dimanche, avait choisi ce jour-là de donner la parole à leur principal adversaire.

Pas de surprise. Tel Raminagrobis, Richard Mallié n’a eu de cesse de marteler une fois de plus qu’il n’avait fait passer qu’une toute petite loi, lui un catholique, lui un chrétien, lui allant aussi à Jérusalem, lui qui ne cherche pas la généralisation, qui ne cherche qu’à encadrer… Et d’entrée de jeu, il caricaturait l’opposition en la traitant d’« irrationnelle ». Affabilité et petits arguments simplistes, mêmes cartes que Xavier Bertrand ! Le député des Bouches-du-Rhône essaie de faire oublier qu’il est l’instrument d’une volonté plus haute que lui…

On l’a compris, le principe du débat ouvert sur une radio chrétienne, notamment avec ses faux-amis, exige une voix forte pour donner le « la » de l’orthodoxie et lever toutes les ambiguïtés. Ce matin-là, les ouailles ont pu être troublées ; dans son édito, Gérard Leclerc a remis les pendules à l’heure…

Dans la presse catholique, la pression ne se relâche pas : L’Homme nouveau revient une nouvelle fois sur le repos dominical, et y voit « une nécessité pour la nation ». La Nef du mois d’octobre ne laisse pas tomber non plus la question. Dans un deuxième volet de sa chronique, Remember the Sabbath, l’abbé Hervé Benoît constate que « la bataille a été globalement perdue » mais qu’il ne croit pas « qu’il y ait grande chance que “le coup de l’espérance” fonctionne ». Pourquoi ? parce que les « amis du dimanche », les « défenseurs de la chrétienté » n’y croient pas eux-mêmes. « Nous n’y arriverons jamais parce que nous avons oublié aussi bien la recommandation de Soljenitsyne, le mensonge ne passera pas par moi que l’appel de Jean-Paul II : N’ayez pas peur. » Et de rappeler que le combat ne pourra être gagné, même après la loi votée, que quand « moi, catholique de base, je me mettrai sérieusement à penser et à agir comme si le dimanche était le jour du Seigneur, à ne plus mentir à moi-même ».

Au Centre culturel de Franklin, d’une autre manière, le père Thierry Lamboley, délégué aux établissements scolaires jésuites, a présenté lors d’une table ronde Vivement dimanche ! la feuille de prière gratuite du site Versdimanche.com. L’équipe vient d’atteindre le cap des 5000 abonnés. Expliquant les raisons qui ont présidé à son élaboration — le synode sur la Parole de Dieu, l’émergence d’une presse gratuite très lue et un sondage du paysage catholique avec ces pourcentages si préoccupants de « messalisants » — le père jésuite pense avec d’autres que la prise de conscience des chrétiens est encore possible : il faut que comme à la Pentecôte, les merveilles de Dieu puissent être entendues par tous dans leur langue maternelle.

Le coup de l’espérance, impossible ? Non bien sûr, plus que jamais possible au contraire, sur les ruines de l’espoir humain ! H.B.

 

 

 

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