Joseph Thouvenel propose son aide à Cécile Duflot !
Chère Madame DUFLOT,
Vous avez publiquement interpellé l’Église à propos de l’accueil des sans-abri. Je vous cite : « L’Église fait partie des personnes morales dans tous les sens du terme. J’ai bon espoir qu’il n’y ait pas besoin de faire preuve d’autorité. Je ne comprendrais pas que l’Église ne partage pas nos objectifs de solidarité. » Je note avec plaisir, Madame, que vous qui fûtes Secrétaire Nationale des Verts, avez abandonné le relativisme et le laisser-faire au profit de la morale et de l’autorité. Vous rejoignez en cela le grand philosophe judéo-chrétien, Bergson, plus proche des gens d’Église que des libertaires.
En vous appuyant sur morale et autorité, vous succombez même à deux des dix péchés définis par le docteur en sociologie, Pinilla, dans son essai, « Les dix péchés de la dame patronnesse ». Permettez-moi, Madame, de vous poser une simple question : où étiez-vous quand pendant une décennie avec des militants chrétiens et la logistique du Secours Catholique de Paris, ce service de l’Église catholique, nous allions la nuit au-devant des sans-abri ? Comme continuent à le faire quotidiennement les équipes bénévoles du Secours Catholique.
Si vous aviez un peu de cette pratique, vous n’auriez pas attendu le mois de décembre, soit plus de six mois après votre nomination comme Ministre pour vous rendre compte qu’en hiver, à Paris, la nuit, il fait froid ! Vous auriez, sans nul doute, forte de votre autorité ministérielle, préempté cet appartement de 148 m², rue Constantine dans le 7ème arrondissement de Paris, ou ce terrain de 3462 m², supportant un bâti de 6926 m² à proximité du Trocadéro. Autant d’adresses publiquement affichées sur le site du Ministère de l’Économie et des Finances – rubrique « cession immobilière de l’État ».
Ou alors, avez-vous renoncé à appliquer la maxime d’Édouard Herriot : «Dans une nation libre, le seul avis qui ait de l’autorité ; c’est l’exemple». Les raisons de cette inaction sont peut-être à rechercher du côté de l’inconscient, d’une névrose, de celles qui firent dire au docteur Freud : « le renoncement est la conséquence de l’angoisse inspirée par l’autorité ».
Décontractez-vous, Madame, désangoissez-vous. Donnez l’exemple ! Combien de ces bobos que vous représentez si bien possèdent un loft vide dans le 10ème arrondissement de Paris ? Ou un pied à terre en l’Île Saint-Louis ? Vous qui vivez avec le frère d’un célèbre chanteur au noir désir, vous devriez pouvoir mobiliser ce petit milieu aux gros moyens.
Et, si vous n’y arrivez pas, faites simplement votre métier de Ministre, en mobilisant les moyens de l’État. Cela vous évitera de déraper et d’utiliser la bonne vieille technique du bouc-émissaire pour faire oublier vos propres manquements.
À la semaine prochaine.
Joseph Thouvenel, Vice-président de la CFTC