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Joseph Thouvenel et le dimanche : D’un côté du Puce, l’autre

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L’actualité nous rappelle de façon récurrente que la loi du 10 août 2009 sur le travail du dimanche, porte non seulement une atteinte grave à ce temps privilégié pour la vie familiale, personnelle, associative et spirituelle qu’est le dimanche, mais qu’en outre, elle a complexifié inutilement le droit du travail, tout en bafouant des principes élémentaires. 

 

Légal de ce côté de la route, illégal au-delà

 

Réussir à inscrire dans les textes qu’à travail égal on puisse percevoir un salaire inégal est quand même un joli tour de force. Car, suivant que votre zone d’emploi – que cela est joliment dit -est classée en PUCE (Périmètre Urbain de Consommation Exceptionnel) ou non, l’on pourra vous obliger à travailler le dimanche, ou non, et vous serez payé double, ou non. En clair : deux salariés de la même enseigne ayant mêmes responsabilités, même ancienneté et même diplôme pourront, selon qu’ils travaillent d’un côté ou de l’autre d’une route, refuser, ou pas, de travailler le septième jour et gagner du simple au double.

 

Mesdames et Messieurs les députés et sénateurs qui ont voté cette chose, il faudra que vous veniez m’expliquer ce que vous entendez par « l’égalité républicaine » !  Ce texte, qui fut présenté à l’époque comme juste et équilibré, a inscrit dans le marbre législatif, la reconnaissance officielle de distorsions de concurrence. Prenez dans la ville de Thiais, ces deux centres commerciaux séparés par quatre cents longs mètres. L’un respectueux de la loi, fermait le dimanche. L’autre, sans doute porté par la vague de délinquance qui frappe nos banlieues, ouvrait malgré le droit et les condamnations à répétition des tribunaux, et ce avec un excellent motif : gagner de l’argent !

 

Le délinquant économique impuni

 

Curieusement, le même motif invoqué par le détrousseur de distributeur de billets de banque, semble moins impressionner la représentation nationale. Pour le délinquant économique, la loi a prévu qu’il puisse continuer à ouvrir le dimanche car, nous dit-on, s’était instauré un usage de consommation. Que celui-ci fut illégal, peu importe aux adeptes du Veau d’Or.  Pour le premier, respectueux des textes, interdiction lui est faite d’ouvrir le dimanche. Peu importe qu’il subisse de plein fouet la concurrence d’un centre de même nature situé à portée de chéquier. 

 

Respectueux de la légalité républicaine tu fus, déloyalement concurrencé tu seras ! 

À croire que du bourbon, les hôtes du palais avaient abusé, le jour où ils votèrent la loi dite Maillé sur le travail du dimanche.

 

À la semaine prochaine !

Joseph Thouvenel

Chronique Radio Notre-Dame du 20 novembre 2012.


PS : Certains d’entre vous ont reçu ou vont recevoir des documents en vue de participer aux élections au sein des TPE (les Très Petites Entreprises). Gardez les précieusement nous en reparlerons la semaine prochaine.