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Jean-Frédéric Poisson défend la famille. Sans le dimanche ?

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  Éléonore Veillas interrogeait pour Radio Notre-Dame, ce mercredi 6 juin, Jean-Frédéric Poisson, candidat  à la 10e circonscription des Yvelines. À quarante-neuf ans, avec vingt ans d’engagement en politique, ce membre brillant du PCD investi par l’UMP présentait les motivations de sa candidature sur la radio chrétienne. Sont naturellement citées en premier lieu, la protection de la famille et la protection de la vie. Le remplaçant de Christine Boutin à l’Assemblée, au moment où celle-ci était ministre du logement, promet de s’opposer également à tout ce qui se profile d’inquiétant dans le programme du nouveau président de la république, comme le mariage des couples homosexuels avec la possibilité d’adopter. Promesse en outre de défense du rayonnement de la France, de la ruralité. Un programme ambitieux donc. Des convictions, des valeurs et des principes mais également des projets concrets, des améliorations de la vie quotidienne des habitants.


  Jean-Frédéric Poisson ne se dérobe pas aux questions plus personnelles, et admet que son engagement politique a un lien avec sa foi. Il essaie de prendre des décisions à la lumière de ce qu’il croit. C’est majeur, souligne-t-il, dans son engagement dans la cité. À la faveur des questions sans concessions posées par la journaliste, il reconnaît pâtir encore d’avoir voté la loi du travail dominical. Mais aucun mea culpa pour autant. Et c’est bien dommage ! Au contraire. Affirmation qu’il fallait voter ce qui a été voté.


Défendre le dimanche, c’est défendre la famille


  Une déclaration pour le moins étonnante à l’heure où le pape rappelle à Milan par quatre fois, dont deux dans la même soirée, que le dimanche protège la famille, que l’observer c’est trouver « une oasis où s’arrêter », que c’est « le jour de l’homme et de ses valeurs  (convivialité, amitié, solidarité, culture, contact avec la nature, jeu, sport), que c’est le jour de la famille, au cours duquel nous devons vivre ensemble le sens de la fête, de la rencontre, du partage… », « Un jour où tout doit être libre, cette liberté, de l’un pour l’autre, pour soi-même. »

 

  Après des paroles comme celles-là qui ont enthousiasmé près d’un million de personnes sur l’aéroport de Bresso, qu’on nous permette de rester quelque peu sceptique quand Jean-Frédéric Poisson persiste et signe, minimise l’impact de la loi d’août 2009 et prétend défendre la famille dans son programme tout en ayant soldé le dimanche, jour de la famille précisément, et en ne reconnaissant pas davantage qu’il aurait fallu fronder davantage, ne pas capituler au bout d’un mois. “Conforme à la justice, au bien commun” ? Pas si sûr… Nul doute que la solidarité présidentielle ait joué, que cette dernière ait trop compté pour cette question-là. La défense de Jean-Frédéric Poisson, on le constatera ci-dessous reste quelque peu faible :

 

« Vous savez c’est assez simple à résumer cette affaire du travail dominical. J’avais deux possibilités : la première c’était d’entrer dans la négociation avec la certitude qu’en ayant fait évoluer le texte dans le sens qu’on voulait, on pourrait l’adopter, c’est-à-dire de réussir de l’intérieur à le vider de sa substance. Et c’est ce que nous avons fait. La deuxième, c’était de rester à l’extérieur du mouvement, de regarder le texte passer en l’état et de garder les mains propres entre guillemets mais avec la bonne conscience de celui qui s’est opposé quand il fallait s’opposer, c’est-à-dire au moment du vote final mais qui aurait laissé passer un texte plein de mauvaises choses. J’ai choisi la première option, et je pense que c’était celle qui était conforme à la justice et au bien commun. C’est tellement facile de rester au dehors des choses et de regarder les trains passer et de dire, celui-là me plaît, celui-là ne me plaît pas. Ce n’est pas ma conception de la politique ; l’engagement ça consiste aussi à éviter autant que possible toutes les mauvaises choses qui se préparent  au risque parfois d’adopter un texte qui n’est pas parfait, personne ne l’a jamais dit, en tout cas pas moi, mais d’après les statistiques un texte qui a impacté la vie de 0,2% des salariés de ce pays. Vous voyez qu’à la fin du compte, on ne s’est pas trompé d’option ! »

 

Les échéances de dimanche sont capitales. Jean-Frédéric Poisson fera partie de ceux qu’il faut soutenir coûte que coûte et élire, en dépit de la mauvaise loi votée. La vérité exigeait cependant qu’on n’éteigne pas non plus la discussion sur le dimanche, sur un sujet qui concerne bien plus de personnes en France que les 0,2% de salariés cités ! Un réservoir de voix qu’il ne s’agit pas de snober !

 

H.B.

 

Pour mémoire

Les Mardis des Bernardins du 6 janvier 2009.