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“J’ai entendu Monsieur Jean Vingt-Trois s’exprimer !”

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Benoît Hamon était l’invité du Grand rendez-vous ce dimanche matin sur Europe 1. Interrogé sur le “mariage pour tous” (curseur à 31′) le ministre délégué à l’économie sociale et solidaire, voulant s’en prendre à la position du cardinal archevêque de Paris s’est trompé le nommant “Monsieur Jean Vingt-Trois” ! Ce doit être la grande connaissance des Écritures qui a fait commettre au Finistérien d’origine ce lapsus linguae (31’46), puisque, en effet, André et Jean dans l’Évangile sont les deux premiers disciples. Mais laissons-là la promotion de Mgr Vingt-Trois que d’autres ont voulue malgré eux bien avant le ministre. Laissons-là le fait qu’un ministre, à qui l’on donne du “Monsieur le ministre”, appelle le prélat “Monsieur” et jamais par son titre d’usage.

 

Le débat ? “Cela ne me choque pas que les uns et les autres s’expriment” avance-t-il… On voudrait y croire. La réalité est tout autre tant les auditions des spécialistes réservés sur la question ne le furent que par une condescendance méprisante. Certains sur newsring le disent ouvertement et vulgairement “On ne te demande pas ton avis !”

 

Mais le plus incroyable de l’interview, c’est le détournement du slogan phare des défenseurs de l’enfant. Favorable au mariage gay et à l’adoption par les personnes de même sexe ou même à la procréation médicale assistée, le ministre concède malgré tout un avis très défavorable à la GPA (gestation pour autrui) soit aux “mères porteuses” au nom précisément “du droit de l’enfant”. “Je ne suis pas favorable que dans une société moderne il y ait “un droit à l’enfant” surenchérit l’ex-porte-parole du PS, extorquant donc le distinguo fameux pour le réduire a minima.

 

Le propre de l’idéologie c’est la contorsion du réel et ce matin, notre ministre socialiste s’est livré à un formidable numéro de brouillage ! H.B.