François Hollande a-t-il battu Nicolas Sarkozy ?
Il y eut d’abord ce psychodrame opposant François Fillon à Jean-François Copé. Devant une France abasourdie, les deux candidats à la présidence de l’UMP se déchirèrent contestant chacun les résultats des urnes et mettant en avant les fraudes du camp adverse. Si l’équipe de l’un, osons le dire, valait dans la mauvaise foi l’équipe de l’autre, le spectacle s’étala pitoyable. Premiers doutes.
Il y eut ensuite la crise toujours virulente de la loi Taubira « ouvrant le mariage aux personnes de même sexe ». Non seulement les chiffres des trois manifestations nationales avancés par le collectif de La Manif Pour Tous furent revus à une « hénaurme » baisse, mais les clichés flous pris par hélicoptère le 24 mars furent truqués, aussi allègrement que grossièrement « photoshopés ». Les doutes s’installent.
Nous ne reviendrons pas, à ce propos, sur le déni de démocratie que fut le vote de cette loi-« changement de civilisation » malgré une mobilisation continue de six mois. Rappelons simplement qu’après une Assemblée nationale niant systématiquement le dialogue avec l’opposition, le Sénat a adopté la simple loi ordinaire à main levée et sans majorité ce qui aurait dû être soumis à référendum. Incompréhension.
Soupçons de fraudes dévastateurs pour la démocratie
Il y a enfin cette primaire UMP. À hauts risques, titrent plusieurs journaux. Primaire numérique d’un grand parti politique se cherchant un candidat à la Mairie de Paris, tour de vote pour faire advenir l’alternance à Paris, cela promettait d’être efficace, moderne. Las ! Le jeune Bournazel monte le premier au créneau, ne s’en laisse pas conter. Pour ce candidat aux dents longues à couteaux tirés avec NKM, la primaire dite “ouverte” est faite sur mesure pour l’ex-ministre en charge du développement du numérique. Les autres candidats à la Mairie de Paris, Legaret et Margain ne tardent pas, quant à eux, à lui emboîter le pas. Pagaille ! Commandement de silence ! À l’heure où cette note est écrite, Twitter relaie que NKM envisagerait de se présenter envers et contre tout à la Mairie de Paris, même si la Primaire la donnait perdante. Foin donc des règles ! Au secours la géométrie variable des girouettes ! Pas besoin d’être grand clerc pour suspecter la régularité du scrutin en cours. Comme d’autres ? Indignation.
À la lumière de tous ces événements, mes doutes parfaitement assis me dirigent désormais vers une autre question celle des résultats aux élections présidentielles. Et si… ? Non, cela n’est pas possible ! Mais pourquoi non ? La réputation de l’Intérieur qui collecte les votes et publie les résultats n’est-elle pas en ce moment des plus entamée dans mon esprit ? Jamais la citoyenne que je suis n’avait effleuré l’idée que les résultats d’urnes dépouillées au soir d’élections – qu’ils le fussent par l’Intérieur ou par un parti – pussent être manipulés et faussés. Comment, en effet, faire confiance à un ministère sur le décompte de millions de bulletins de votes quand il est si grossier dans le comptage sérieux d’une manifestation ?
Surgit alors impétueuse, tenace, pas si déraisonnable que cela, la question incroyable, inenvisageable il y a encore trois mois : François Hollande a-t-il vraiment battu Nicolas Sarkozy le 6 mai 2012 ? L’hypothèse n’est peut-être pas si saugrenue. N’est-elle pas la trame de fond de la série à succès de Canal+ Scandal… Vous avez dit fiction ? H.B.