Face aux Chrétiens : Robert Rochefort sans langue de bois
Pour sa dernière émission de la saison, Dominique Chivot de RCF recevait Robert Rochefort, Vice-Président du MoDem. Nombre de questions tournent autour de l’analyse, entre autres, des défaites de François Bayrou à la Présidentielle et aux Législatives, de la place du MoDem dans le paysage politique français, du vote inhabituel des catholiques. Émission riche en tous les cas avec des explications toutes aussi éclairantes les unes que les autres, comme celles concernant la crise financière européenne et l’effort à faire pour mutualiser la « mauvaise dette ». Un beau moment de pédagogie sur un sujet difficile ! Arrêtons-nous sur un moment-clé de ces trois petits quarts d’heure radiophoniques, celui de la vision de la société de consommation qu’appelle la décennie qui vient, le tout sur une question de Véronique de La Maisonneuve, journaliste du réseau RCF. Extrait de l’émission du 28 juin 2012 (curseur à 32’50).
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La force d’un pays, c’est sa production
Première chose : la France a fait l’erreur pendant trente ans de considérer que sa force économique c’était la consommation. Et par conséquent toutes les relances françaises qui sont passées par des relances de consommation ont été des erreurs. La force d’un pays, c’est sa production, ce n’est pas sa consommation. Et d’ailleurs dans le « produire en France », je crois que ce que nous avons essayé de faire c’est, en mobilisant le consommateur, de faire en sorte qu’on revienne à la fierté de l’idée que ce qui est noble, c’est ce que nous fabriquons avec nos mains, avec nos têtes avec l’ensemble de notre capacité créatrice.
Non, il ne faut pas relancer la consommation.
Deuxième chose : est-ce qu’il faut augmenter le SMIC, distribuer de l’argent que nous n’avons pas, est-ce qu’il faut augmenter des impôts ? Il faut probablement augmenter certains impôts, il faut faire preuve de beaucoup de justice sociale, mais nos marges de manœuvre sont extrêmement limitées. Non, il ne faut pas relancer la consommation. D’ailleurs, je vais vous dire quelque chose, la société que nous avons à inventer, pour les décennies qui viennent, ce n’est plus une société de l’hyper consommation, du gaspillage, d’une croissance artificielle faite par des fausses nouveautés qui donnent l’augmentation du PIB mais qui ne mènent pas au bonheur. La société de consommation qu’il faut inventer, ce n’est pas une société de décroissance, c’est une société qui retrouve l’utilité des choses, qui joue la durabilité, qui joue la longévité, qui joue la possibilité de vendre des produits d’occasion. Il y a une proposition que nous avions faite pendant cette campagne électorale. Je ne suis pas sûr qu’elle ait été beaucoup commentée dans la presse mais nous l’avions faite. Nous proposions par exemple d’augmenter la durée de garantie légale des objets de façon à dire : Aujourd’hui, quand on achète n’importe quel produit électroménager, il est obligatoire qu’il y ait une garantie de cinq ans parce que le progrès, y compris de l’économie et de la production, n’est pas de fabriquer des machines à laver qui vont forcément tomber en panne au bout de trois ans pour que le consommateur en achète d’autres derrière.
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Transcription : H.B.