Et si le repos dominical faisait partie de cet art de vivre subtil ?
Hier soir dimanche, dernier JT d’Anne-Laure Coudray assurant l’info du week-end sur TF1 pendant les vacances de Noël. La jeune et talentueuse journaliste, venant d’ailleurs de battre des records d’audience, y présentait, entre autres, un reportage sur le pessimisme des Français. Qu’en est-il réellement ? Pour le savoir, elle donne pendant deux minutes la parole à trois acteurs étrangers qui nous regardent avec des yeux admiratifs et bienveillants. Voici l’état d’esprit français salué, le constat d’une sagesse, d’une subtilité, d’une finesse toutes françaises face à “une conception de la vie naïve des Américains” ! Félicitées également les mille et une idées des Français toujours en alerte et qui portent à l’innovation. L’art de vivre à la française nous est bel et bien toujours envié quoi qu’on entende…
Ces images et ces témoignages portent à penser à ce repos dominical français qu’on voudrait actuellement voir tomber, à droite comme à gauche au nom de l’argent-roi ! Mais ne ferait-il pas précisément partie de cet art de vivre loué, de cette subtilité et de cette finesse culturelles que mettent en avant ces étrangers interviewés parmi les plus brillants ? A contrario, l’argent, lourd de son rouleau compresseur, ne montre-t-il pas de plus en plus son visage grossier, vulgaire, simpliste, inhumain malmenant notre précieuse culture française ? Allons-nous nous laisser abuser ?
Rendez-vous au parlement pour la discussion de la Loi Macron “Croissance et activité” le 26 janvier. Nul doute que beaucoup de députés de la majorité vont encore nous rebattre les oreilles des touristes chinois au nom desquels la fine fleur de notre modèle social doit être déconstruite. De son côté, l’opposition proposera des amendements plus libéraux que le projet de loi ne le prévoit. François Fillon fourbit ses armes, nous dit-on. Frédéric Lefebvre, Benoist Apparu, Guillaume Larrivé seraient prêts à voter la loi et à proposer des amendements qui iraient plus loin. Que fera NKM ? Le très libéral Institut Montaigne vole même au secours de la gauche et l’invite à suivre les préconisations de son rapport qui réserve dans les dernières lignes le coup de pied de l’âne. In cauda venenum ! “Le plus simple serait de ne pas limiter le pouvoir de dérogation du maire en faveur de l’ouverture des commerces à un nombre de dimanches fixé à l’avance”. “Le plus simple”… Ben voyons…
L’enterrement de première classe du dimanche, c’est donc pour demain et, avec lui, soyons-en convaincus, une certaine idée de l’art de vivre à la française. H.B.