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Égalité Femme/Homme : vote de la loi en terrain bien balisé !

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Comme pour le dossier du travail le dimanche, les coups de Jarnac concernant certains dossiers chauds arrivent souvent pendant des vacances ou des trêves festives, pendant ces moments légitimes de repos où les vigilances peuvent être pour un temps plus élastiques. L’adversaire de son côté ne se repose jamais, en profite même et trouve toujours ce temps propice pour attaquer plus fort. La proposition de loi égalité Femme/Homme revenant en seconde lecture au sénat ce jeudi – jeudi saint pour les chrétiens  et incluant une banalisation de l’avortement avec son lot de dérives eugénistes, n’échappe pas à la règle de ces débats de société qui ont besoin d’un coup de pouce minable pour forcer le passage. Pour celui qui ose voir au-delà des apparences, la symbolique de la transgression n’en est que renforcée.

 

Le contexte s’est d’ailleurs envenimé pour le rendre encore plus favorable : la réalité animale a essayé entre temps de prendre du galon ; les ultras de l’écologie peuvent applaudir quand le 15 avril dernier « la sensibilité » des animaux est reconnue par amendement surprise interposé. On s’est bien gardé à ce sujet de préciser que cette « sensibilité » n’est liée qu’à leur instinct contrairement à l’homme dont la vie sensible est liée à sa vie spirituelle, c’est-à-dire à la vie de son esprit. Mais pourquoi s’embrouiller d’arguties ? L’amalgame est désormais rendu possible dans ce flou bête : anoblir l’animal, dévaluer le petit d’homme dès sa conception. La stratégie est subtile dans un monde où la métaphysique n’a plus aucun droit de cité. La science des causes premières a, on le sait, vécu dans notre postmodernité scientiste et nihiliste.

 

L’emblématique affaire Gerson

 

Ajoutons à cela l’affaire Gerson (2). Dans un contexte revanchard de vote du mariage pour tous où l’association Alliance Vita n’avait pas ménagé sa peine, voici qu’une offensive journalistique attaque une école catholique ayant fait intervenir cette association pro-vie soucieuse des plus fragiles (1). Celle-ci se trouve contrainte d’attaquer en diffamation.

 

L’affaire est emblématique des nouveaux enjeux en train de s’asseoir pour longtemps. Si la proposition de loi passait aujourd’hui au sénat faisant de l’avortement un « droit » fondamental gommant la notion de « situation de détresse », non plus « exception », nul doute que les établissements catholiques d’enseignement n’auraient plus la possibilité d’affirmer comme auparavant leur caractère spécifique – obligés certes à leur corps défendant d’inclure une doxa ultra-laïque transgressive, celle du mariage entre personnes de même sexe comme celle de l’avortement, mais également une vision étriquée de l’homme et de la femme, quand ce n’est pas sa négation même. Cela ne pourrait-il même devenir discriminatoire à l’entrée de certaines écoles post-bac qui ont décidé de moins recruter sur concours, d’admettre davantage sur dossier, comme pour Sciences-Po par exemple dont les nominations aux postes clés ne laissent d’inquiéter ces dernières années ? L’ouverture sociale n’aurait-elle pas alors bon dos ? N’est-ce pas l’égalité qu’on assassine quand dans certains concours internes les dossiers ne sont pas anonymes et révèlent la provenance des candidats ? Le formatage au plus haut niveau de l’État aurait-il commencé avec une vision pour le moins contestable du fonctionnariat ? Le dénoncer et l’écrire, pas si facile car les pressions et les ostracismes ont déjà commencé.

 

Les dossiers clivants ne dorment en tout cas pas, loin de là. Ils s’agitent, s’étirent, baillent, se réveillent en cascade. Ils continuent tragiquement, les yeux bien ouverts, leur mauvais œuvre de désunion et d’inculture. Pire de déculture… À long terme, cela risque de se payer au prix fort, comme toujours en matière d’éducation. H.B.

 

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Image : Site Nouveau Féminisme Européen (NFE).

 

(1) Association participant à la plus grande initiative citoyenne européenne et ayant récolté près de deux millions de signatures. Reçu par la Commission européenne cette semaine précisément, L’Un de Nous doit donc être pris de vitesse en France !

(2) “Mayonnaise médiatique mal montée” selonle mot de Jean-Pierre Denis, Directeur de la rédaction de La Vie.

 

Sur le site de radio Notre-Dame : Mgr Vingt-Trois “On ne peut blâmer un établissement catholique de se déclarer catholique”.

Réécoute de l’émission du Grand Témoin, jeudi 17 avril 2014. Curseur à 28:31.

Sur le site de France Catholique, lire la chronique de Gérard Leclerc.

 

Addendum 15h15