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Compensations dominicales : le couplet perd déjà du volume

Il y a peu, le ministre de l’économie annonçait que la loi n’avait pas à fixer le montant des compensations salariales en cas d’ouverture des magasins le dimanche. Étonnant quand on sait qu’Emmanuel Macron avait pourtant promis que justement dans sa loi, là où il n’y avait actuellement ni volontariat ni compensations, les choses allaient changer, ces fameux droits qu’on allait octroyer à certains sans rien enlever aux autres pour reprendre les termes de François Hollande taclant Martine Aubry aujourd’hui ! C’est ainsi qu’Étienne Neuville, Vice-président du Collectif des Amis du dimanche ne s’en laisse pas conter. H.B.

Il est toujours désagréable d’entonner le couplet “je vous l’avais bien dit”. Mais ici, les faits viennent nous donner raison d’une manière tellement éclatante que nous devons rappeler que cela fait belle lurette que nous avions annoncé que le double paiement évoqué pour faire rêver les naïfs n’était qu’un leurre.

Aujourd’hui, c’est Emmanuel Attali, pardon, Macron, qui vient nous dire que la loi n’aurait pas à fixer de compensations salariales ! Dans cette logique, devons-nous nous attendre à ce que la Loi abandonne aussi sa prérogative de fixer le salaire minimum ?

Les salariés vont donc devoir négocier branche par branche, et pourquoi pas chaque année, pour voir leur prime de dimanche de plus en plus réduite, puis supprimée. Normal, pourquoi voudriez vous qu’il existe une prime au travail du dimanche si tout le monde travaille le dimanche ?

La logique est imparable : nous voudrions bien payer double ce travail pénible, mais si nous le faisons, les petites entreprises vont fermer. Plutôt que d’en rester là, et de maintenir un repos dominical qui satisfait tout le monde sauf LVMH, la mise en place du travail du dimanche payé comme un lundi est annoncée. Emmanuel Attali, pardon, Macron, reprend ici une vieille chanson d’Annie Cordy, “j’voudrais bien, mais j’peux point”

Nous allons vers un système encore plus opaque que le système actuel, illisible. Une jungle. Et dans une jungle, ce sont ceux qui ont les plus grandes dents qui dévorent les autres. Toujours. Bienvenue dans l’univers ultra-mercantiliste cher à Attali, pardon, à Macron./ E.N.